Si ce n'est la guerre civile en Syrie et en Libye, Alger serait considérée comme la pire ville pour vivre. Dans le classement annuel The Economist sur la qualité de vie dans 173 villes, la capitale algérienne est arrivée 171e, juste devant Tripoli et Damas, qui a obtenu la note la plus basse. Un trio identique à celui de 2023. Les années se suivent et se rassemblent pour Alger. Malgré la une propagande cache-misère tous azimuts, par le biais de vlogueurs et influenceurs grassement rémunérés, la ville est toujours aussi misérable qu'elle l'a été toujours. L'étude porte sur trente indicateurs dans cinq catégories différentes : stabilité, santé, culture et environnement, éducation et infrastructures. À l'opposé des précédentes éditions, les grands médias algériens ne se sont pas précipités pour publier l'information, un autre signe de la vague répressive sans précédent qui sévit dans le pays. La dictature militaire a, tout simplement, mis en mode pause les libertés de presse et d'expression. Tout visiteur peut rapidement remarquer l'état de délabrement avancé des infrastructures dans la capitale algérienne. Bien qu'on puisse les croiser dans n'importe quel endroit au monde, les incivilités ont pignon sur rue, avec une banalisation sans commune mesure du harcèlement des femmes. L'insalubrité et la pollution, sous toutes leurs formes, constituent le lot des quartiers huppés comme des zones populaires. Même les belles façades des immeubles du centre-ville construits à l'époque coloniale n'ont pas échappé à la dégradation générale, avec la pose sur les bacons de vulgaires voiles d'ombrage à rayures blanc-bleu.