Le Syrien Jaber Al-bakr, soupçonné d'avoir voulu commettre un attentat contre un aéroport à Berlin et arrêté lundi après une chasse à l'homme de 48 heures, s'est suicidé en prison, ont annoncé mercredi soir les autorités locales. «Jaber Al-bakr s'est donné la mort dans l'hôpital de la prison de Leipzig», a indiqué dans un communiqué le gouvernement régional de Saxe (est), sans donner plus de détail. Selon le site internet du journal Bild et l'agence de presse dpa, le suspect a été retrouvé pendu dans sa cellule. Il avait été incarcéré lundi dans la ville où il avait été arrêté un peu plus tôt. L'homme, soupçonné d'avoir agi pour le compte du groupe Etat islamique, avait été livré à la police dans la nuit de dimanche à lundi par trois de ses compatriotes qui l'avaient hébergé avant de le dénoncer.
Surveillé depuis quelque temps par les services de renseignement intérieur, Jaber Al-bakr avait déjà réussi à s'enfuir samedi matin de son appartement de Chemnitz, ville voisine de Leipzig dans l'Etat régional de Saxe, au moment où la police était venue l'interpeller. Ce qui avait déclenché une première polémique. Malgré un tir de semonce des forces de l'ordre, l'homme était parvenu à prendre la fuite et n'avait été retrouvé que 48 heures plus tard. Les forces de l'ordre avaient trouvé 1,5 kilo d'explosif dans le logement qu'il occupait à Leipzig. Selon les premiers éléments de l'enquête, il était très proche de commettre un attentat contre un aéroport de Berlin pour le compte de l'organisation Etat islamique. Il était en mesure de passer à l'acte dans le courant de cette semaine, a indiqué le patron du renseignement intérieur, Hans-Georg Maassen, au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung à paraître jeudi. Selon l'hebdomadaire Der Spiegel et le quotidien Die Welt, Al-bakr a passé «plusieurs mois» en Turquie d'où il serait revenu «fin août» avec une «grande quantité de dollars en billets de banque». Selon Bild, Jaber Al-bakr, 22 ans, a déclaré lors de ses premiers interrogatoires que ces trois réfugiés syriens étaient au courant de ses projets d'attentat. Toutefois, les autorités restent prudentes face à ces accusations, n'excluant pas un acte de vengeance. Sa mort en prison va soulever des interrogations quant à la surveillance dont il faisait l'objet. D'après Bild, sa cellule était contrôlée une fois par heure.