Les cercles diplomatiques ont beaucoup disserté sur les motifs qui avaient porté le ministre espagnol des affaires étrangères José Manuel Albares à se décharger ainsi tout à coup de son déplacement à Alger. Comme nous l'avions annoncé, c'est le ministre espagnol des affaires étrangères José Manuel Albares qui a annulé au dernier moment sa visite à Alger, prévue le 12 février. «Problème d'agenda» assurent les Algériens mais, véritablement, le chef de la diplomatie espagnole a interrompu son déplacement pour deux raisons : une entorse au protocole voulant que les ministres des affaires étrangères en visite à Alger soient admis à l'audience du président, et le second, l'obstination algérienne à ériger le dossier du Sahara comme principal point de la visite, que ce soit en conférence de presse ou lors d'une probable déclaration conjointe. Dans l'absolu, Albares voulait discuter avec les dirigeants algériens des mesures contraignantes prises par l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF), relancer le Cercle de commerce et d'industrie algéro-espagnol (CCIAE) et aborder le dossier énergétique, les exportations, les investissements et la coopération bilatérale. Néanmoins, le chef de la diplomatie espagnole ne voulait pas paraître complice d'un autre ordre du jour qu'il réprouve, imposé par le pouvoir algérien avec pour leitmotiv le Sahara, et il s'est retiré avant que son aéronef atterrisse à Alger. La semaine dernière, Pedro Sánchez, en visite au Maroc, a réaffirmé son attachement à la «feuille de route durable et ambitieuse» signée avec Rabat en 2022 et assuré que «l'Espagne considère toujours l'initiative marocaine d'autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du dossier du Sahara». Madrid a reconnu, officiellement «l'importance de la question du Sahara pour le Maroc ainsi que les efforts sérieux et crédibles du pays dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution». Des annonces qui ont provoqué une colère algérienne sans précédent. L'Algérie avait nommé le diplomate Abdelfetah Daghmoum, ancien numéro deux de l'ambassade d'Algérie à Madrid et ex-ambassadeur algérien en Guinée, comme ambassadeur à Madrid. Comme nous l'avions démontré, les activités de ce responsable sont scrutées par ses services algériens. Il lui est interdit de rencontrer les hauts dignitaires espagnols. Monomanie mortifère Madrid ne serait plus tenté de se laisser gagner aux manœuvres algériennes, allant au-devant des insinuations et des pièges d'une diplomatie capricieuse et imprévisible. Le régime algérien consent à toutes les extrémités par le désir de pousser l'Espagne à reconsidérer son soutien au Maroc, mais celle-ci lui barre le passage de pied ferme ; un régime suranné qui s'humilie dans tous ses discours et dans tous ses actes dans guerre ouverte contre le Maroc, ébranlant avec ses propres mains ses liens avec son voisinage direct. Par ailleurs, les chancelleries occidentales se montrent étonnées de ces incroyables pratiques algériennes, des tristes résultats de cette aberration, de cette entêtement criminel à remplir toutes les tribunes de cris pro-Polisario alors qu'Alger se dit non concerné par le dossier du Sahara. La conduite des affaires extérieures algériennes multiplie les signes d'une politique corrompue, toujours encline à encourager les actes hostiles, à prodiguer les compliments pour peu qu'on y réponde par une inimitié déclarée envers le Maroc. Le régime algérien donne l'impression de se remuer pour avoir l'air d'agir, et cherche de petits résultats pour compenser l'absence des grands, c'est tout cela qui confirme son infériorité si soigneusement dissimulée malgré les signaux très visibles auxquels on peut la reconnaître dans ses relations avec les cabinets étrangers.