En affirmant que son gouvernement «marque l'histoire du Maroc en termes de réalisations sociales», Aziz Akhannouch savait qu'il brassait du vide, et pour cause : les mois se suivent et se ressemblent pour l'emploi au Maroc : 297 000 postes de travail détruits en un an, faisant bondir le chômage, déjà à son plus haut niveau depuis vingt-deux ans, à 13,5 %, selon les chiffres du Haut-commissariat au plan dans ses notes alarmantes sur l'emploi. Si le chômage continue de toucher de plein fouet les jeunes urbains et les diplômés, toujours selon l'organisme statistique officiel, le voisin espagnol a créé plus d'un demi-million d'emplois en 2023 malgré l'inflation galopante et les tensions géopolitiques internationales. L'Espagne, selon des chiffres dévoilés, a clôturé l'année 2023 avec 130 000 chômeurs de moins qu'en 2022, ce qui a réduit le nombre total de chômeurs dans le pays à 2,7 millions en décembre, le chiffre le plus bas en seize ans. Au cours des 12 derniers mois, plus d'un demi-million d'emplois ont été créés et le nombre final d'affiliés à la sécurité sociale a été fixé à 20,8 millions. «Moins de chômage des jeunes, un taux d'emploi féminin record et plus de contrats à durée indéterminée», s'est vanté Pedro Sánchez. Au Maroc, et selon la note d'information du HCP, entre le troisième trimestre 2022 et le troisième trimestre 2023, le taux de chômage a augmenté de 2,1 points ce qui constitue un record sans précédent. Face au vain triomphalisme de Aziz Akhannouch, la dure réalité des faits.