Le discours prononcé par le roi Mohammed VI à l'occasion du 48ème anniversaire de la Marche verte constitue une feuille de route et un « New Deal » pour le continent africain, a affirmé, vendredi à Marrakech, l'ambassadeur désigné du Maroc aux Etats-Unis, Youssef Amrani. Intervenant lors d'un panel de haut niveau sur le thème « Perspectives d'un Atlantique élargi : Similitudes et différences », à l'occasion de la 12ème édition de la conférence internationale « The Atlantic Dialogues », M. Amrani a souligné que le discours royal a amorcé une vision intégrée, solidaire et ambitieuse pour l'établissement d'une « Afrique atlantique » qui s'érige continuellement en espace géostratégie incontournable sur la scène internationale. Le diplomate a indiqué que cette Vision Royale « appelle à l'audace et à l'innovation pour créer un espace dynamique de co-développement, de progrès partagé, qui se mue avec l'ambition affirmée de constituer un espace empreint de paix durable, de respect mutuel, de stabilité et de progrès pour les nations. » En effet, a expliqué l'ambassadeur désigné du Royaume à Washington, l'Atlantique représente pour le Maroc bien plus qu'une simple construction géographique. « Il s'agit d'un espace de projection élargie qui permet au Royaume de relier les axes de ses efforts d'intégration de grande envergure dans son environnement immédiat, son voisinage et ses flancs maritimes ouverts sur une multitude de partenaires traditionnels et stratégiques des Amériques « , a-t-il dit. Tout en rappelant que « l'Atlantique est une chance et une aubaine géopolitique, un espace d'opportunités et un terrain prospère pour des processus d'intégration réussis », M. Amrani a noté que l'Atlantique fait également « face a défis qui nécessitent des investissements massifs doublés d'un leadership politique substantiel ». « Cet espace a besoin de politiques régionales et sous-régionales cohérentes, tournées vers l'avenir, inclusives et transversales, en particulier dans sa dimension africaine », a-t-il poursuivi. Le diplomate a fait observer que les pays du Sud, que ce soit en Amérique latine ou en Afrique, sont confrontés aux mêmes problèmes, en termes de développement, de bonne gouvernance et de fourniture de services sociaux. Pour ces raisons, a-t-il expliqué, « nous ne pouvons pas dissocier notre sort de celui des autres pays – les défis sont trop importants pour être relevés seuls », notant que dans cet esprit, le Maroc s'efforce toujours de préserver et de renforcer ses partenariats traditionnels, tout en s'engageant constamment dans des initiatives visant à promouvoir une plus grande intégration régionale. A cet égard, M. Amrani a souligné que « la connectivité est la clé d'une coopération durable », expliquant que « relier les rives par davantage de câbles, de pipelines et de routes offre immédiatement non seulement un avantage économique, mais catalyse également une forte volonté politique de promouvoir la coopération, en obstacle et en opposition à toutes alternatives de division ». L'ambassadeur a précisé que la priorité. Pour nous est d'établir des mécanismes de coopération qui puissent promouvoir l'intégration, pas seulement économique mais également politique, sécuritaire, humaine, culturelle et scientifique. C'est là le cœur de l'Action diplomatique du Maroc impulsée par Sa Majesté le Roi au sein du l'UA mais également dans l'ensemble de ne relations partenarial avec nos pays frères et amis africains . Preuve supplémentaire de cet engagement solide, l'Afrique concentre aujourd'hui les 2/3 des investissements directs étrangers (IDE) du Maroc, puisque le Royaume a investi, depuis 2008, plus de 3 milliards de dollars sur le continent et devient, aujourd'hui, le plus grand investisseur africain en Afrique de l'Ouest et se positionne comme l'un des deux plus grands investisseurs africains à travers le continent . Au Maroc, a rappelé le diplomate, ce processus a commencé au niveau national, sous le leadership de SM le Roi, notant que cela s'est traduit par le développement d'une politique majeure pour les régions sahariennes du pays, qui sont devenues partie intégrante d'une économie maritime intégrée, avec la pêche maritime, la logistique, les ports, les énergies renouvelables, la prospection des ressources offshore, le tourisme, ainsi que les infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires. « L'extension des autoroutes, le train à grande vitesse, le port de Dakhla atlantique font tous partie d'une vision ambitieuse du développement du Maroc et pour l'ensemble du Continent, en commençant par sa façade atlantique et en terminant par son extension vers sa profondeur africaine naturelle », a-t-il dit. « La Vision Royale a ainsi établi une feuille de route claire, qui enrichie les piliers des capacités de partage que le Maroc s'évertue à solidifier en travaillant étroitement avec les pays africains atlantiques frères et voisins par le biais de projets stratégiques et concrets qui peuvent mieux intégrer nos économies tel que le Gazoduc Maroc-NIgeria », a relevé le diplomate. Et de conclure en signalant que les enjeux auxquels font fassent nos pays africains, ont ce dénominateur en commun : l'exigence d'établir des espaces régionaux homogène aux circulations fluidifiées et maitrisées où domineraient non seulement l'entente mais également, le dialogue, la coopération, l'esprit de compromis et de bon voisinage.