Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Réda Chami a plaidé pour une vision claire avec des objectifs qui orientent vers une transformation digitale inclusive et responsable. Cette vision repose sur quatre axes fondamentaux, notamment la digitalisation des TPE, petites et moyennes entreprises (PME), ainsi que l'inclusion de la totalité de la population marocaine en matière d'accès à l'internet haut débit et très haut débit, avec une qualité de service satisfaisante et ce, dans un délai maximal de trois ans, a-t-il dit lors d'une conférence organisée à l'Université Mohammed Premier (UMP) d'Oujda, sous le thème « La Transformation digitale ». Il s'agit aussi de la modernisation des services administratifs par la digitalisation de l'ensemble des procédures administratives dans un délai de trois ans, a-t-il fait savoir, notant que ce procédé permettra une économie d'environ 718 millions d'heures de travail par an, soit une économie de l'ordre de 1% du PIB (plus de 10 milliards de dirhams). Le dernier axe, a dit M. Chami, touche à la promotion de l'économie numérique. Pour ce faire, le président du CESE préconise une augmentation de la contribution du secteur TIC à plus de 10% du PIB d'ici à cinq ans (Actuellement entre 5 et 6%), ainsi que le lancement d'au moins d'une « licorne » marocaine dans le domaine de l'Intelligence artificielle (IA), le Fintech ou l'Agritech d'ici à trois ans. « Le Maroc a un potentiel important, mais il est primordial de prendre des mesures rapidement pour ne pas rater le virage du digital et éviter d'être dépassés par les autres pays », a tenu à préciser le président du CESE, faisant remarquer que le retard dans la transformation digitale peut avoir un impact négatif sur la compétitivité économique du pays, l'emploi, l'innovation, ainsi que la qualité de vie des citoyens. Et M. Chami d'ajouter « Il est donc crucial que le Maroc prenne des mesures concrètes pour accélérer sa transformation digitale et créer un écosystème favorable à l'innovation et aux start-ups ». L'objectif étant d'atteindre 80% de satisfaction des usagers et numériser 50% des procédures administratives d'ici 2025, a-t-il indiqué. M. Chami a mis en avant, ensuite, un ensemble de mesures-phares qui doivent accompagner la réussite de ce chantier, notamment la mise en place d'un cadre réglementaire complet et adapté en matière de digitalisation (télétravail et protection des données), l'amélioration de la cybersécurité et la souveraineté numérique, outre la promotion de l'IA, entre autres. « Le Maroc ambitionne de devenir un Hub numérique émergent en Afrique », a-t-il argué, faisant observer que les étudiants marocains peuvent jouer un rôle important dans cette transformation en acquérant des compétences numériques avancées et en contribuant à la création de nouvelles entreprises numériques innovantes. Et de conclure que la transformation digitale au Maroc offre certes des opportunités, mais comporte aussi des défis importants, formant le vœu que les étudiants et les jeunes professionnels puissent développer des compétences numériques, en vue de s'adapter aux nouvelles exigences du marché du travail. Ont pris part à cette conférence, le Wali de la région de l'Oriental, gouverneur de la préfecture Oujda-Angad, Mouad Jamai, le président de l'UMP d'Oujda, Yassine Zaghloul, ainsi qu'une pléiade d'enseignants-chercheurs, étudiants et autres personnalités. Dans la foulée, M. Chami a effectué une visite dans la ville de Berkane, où il s'est enquis des projets innovants et intelligents qui ont été mis en œuvre par cette province dans le cadre de la transformation digitale, notamment le Data management et le renforcement des compétences en matière d'innovation technologique dans le domaine de la ville intelligente.