Emmanuel Macron humilie le régime algérien une nouvelle fois. Ce dernier, conscient que l'affaire de la militante politique et journaliste franco-algérienne Amira Bouraoui, arrêtée en Tunisie avant de se mettre «sous la protection des autorités françaises», tourne en sa défaveur a décidé de battre sa coulpe. Selon l'Elysée, les deux pouvoirs, confrontés à une scène intérieure chaotique, ont annoncé une reprise progressive de leurs relations normales. Un entretien téléphonique a levé les « incompréhensions » liées à la brouille autour d'une militante franco-algérienne et sont « convenus de renforcer les canaux de communication (..) pour éviter que se renouvelle ce type de malentendus regrettables », a ajouté la présidence française dans un communiqué. Au final, Tebboune se contente de vagues promesses françaises après avoir transformé l'affaire Bouraoui en une crise diplomatique. Malgré une interdiction de sortie du territoire en Algérie, la militante Amira Bouraoui était entrée en Tunisie le 3 février, avant d'être interpellée alors qu'elle tentait d'embarquer en direction de Paris. Elle avait finalement pu s'envoler vers la France le 6 février malgré une tentative des autorités tunisiennes de l'expulser vers l'Algérie. Alger avait jugé que son départ pour la France constituait une opération menée à l'aide de personnels diplomatiques et sécuritaires français, et rappelé son ambassadeur à Paris, Saïd Moussi, pour consultation. Mme Bouraoui s'est fait connaître en 2014 lorsqu'elle s'est opposée à un quatrième mandat du président d'alors, Abdelaziz Bouteflika, avant de s'engager dans le mouvement de protestation « Hirak ». Elle a été condamnée en juin 2020 à un an de prison avant de bénéficier d'une remise en liberté provisoire en juillet de la même année.