Abdelmadjid Tebboune a ordonné le rappel en consultations de l'ambassadeur d'Algérie en France, Saïd Moussi, avec effet immédiat, indique mercredi un communiqué de la présidence de la République. Abdelmadjid Tebboune a ordonné le rappel en consultations de l'Ambassadeur d'Algérie en France, Saïd Moussi, avec effet immédiat », souligne le communiqué présidentiel. Objet du nouveau litige, la militante politique et journaliste franco-algérienne Amira Bouraoui, arrêtée en Tunisie avant quelques jours et qui a failli être expulsée vers son pays, et qui se trouve désormais «sous la protection des autorités françaises», «libre et en bonne santé». Son avocat s'est «félicité de la mobilisation des autorités françaises» pour sa cliente, qui faisait l'objet d'une interdiction de sortie du territoire et risquait de devoir purger une peine de deux ans de prison en Algérie. Arrivée en Tunisie vendredi 3 février, elle avait été «interpellée alors qu'elle cherchait à embarquer avec son passeport français sur un vol pour la France», avait indiqué quelques heures plus tôt Me Badra. Cette médecin de formation de 46 ans avait ensuite été placée en détention provisoire jusqu'à sa comparution devant une juge ce lundi, qui avait décidé sa remise en liberté, en ajournant son dossier au 23 février, avait-il précisé. Malgré cela, elle avait toutefois été emmenée à un poste de la police des frontières à Tunis en vue d'«être expulsée vers Alger» lundi soir, avait regretté l'avocat tunisien, racontant l'avoir vue «pleurer» «dans une cage en verre». «Ma cliente a fait l'objet d'une tentative d'enlèvement et de séquestration de la part de certaines autorités dépositaires de la force publique en Tunisie, à la demande des autorités algériennes», avait précédemment dénoncé François Zimeray, ancien ambassadeur de France au Danemark. «J'ai fait savoir cet après-midi que je n'hésiterais pas à déposer une plainte au parquet de Paris pour enlèvement-séquestration si elle n'était pas immédiatement libérée sachant que, en droit français, la détention arbitraire commise par un agent dépositaire de la force publique est un crime. Et que lorsque ce crime est commis à l'étranger sur un citoyen français, les tribunaux français sont compétents», avait-il menacé. «Connue depuis son engagement dans le mouvement 'Barakat' en 2014 qui a mené une campagne contre le quatrième mandat du président défunt, Abdelaziz Bouteflika, elle a tenté plusieurs fois de quitter le territoire national ces derniers mois pour rendre visite à son fils établi en France, mais en vain», selon le site. Amira Bouraoui avait été emprisonnée courant 2020 pour plusieurs chefs d'inculpation. Elle a été libérée en juillet 2020. Elle est sous le coup d'une condamnation à deux ans de prison ferme pour «offense» à l'islam pour des propos tenus sur sa page Facebook.