Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a qualifié son homologue français Emmanuel Macron d'incompétent de de malhonnête. Des propos qui risquent d'envenimer les relations entre les deux hommes «Croyez-moi, l'homme qui est à la tête de la France n'a aucune qualification pour être à ce poste. Je parle ouvertement, et ces mots arriveront [jusqu'à Paris]. Il est malhonnête, et nous voulons que la politique internationale soit construite sur l'honnêteté. Sans elle, il n'y a pas de confiance», a asséné Recep Tayyip Erdoğan dans une intervention le 30 janvier. Pour lui, Emmanuel Macron a «perdu toute crédibilité dans le Parlement, et il ne lui reste plus que sa stature de président» selon des propos largement diffusés. Pour Recep Tayyip Erdoğan la France pille les pays africains. «La France continue à perdre sa crédibilité, y compris sur la scène internationale», a-t-il ajouté. «Le Mali est aujourd'hui en rupture totale avec la France. Le Burkina Faso a donné un délai aux Français en disant qu'ils ne voulaient pas voir leurs soldats dans un mois. Je pense que le Togo fera de même», a précisé le dirigeant turc. En France, même diagnostic alarmant «L'effet domino s'accélère. Après le Mali et la République centrafricaine l'an dernier, l'armée française décampe du Burkina Faso. Ainsi en a décidé la junte de Ouagadougou. Si l'ancienne puissance coloniale donne l'impression d'être ballottée par les événements en Afrique, c'est qu'elle n'y a pas pris à temps la mesure du changement d'époque», écrit le magazine Le Point dans sa nouvelle édition. «Les violences djihadistes ont augmenté de 300 % en une décennie sur le continent, selon le ministère américain de la Défense. L'impuissance de l'armée française a alimenté la frustration de la population qui s'est retournée contre les libérateurs, désormais perçus comme des envahisseurs. La France est victime de sa propre ivresse de toute-puissance», a-t-on pointé. En Afrique, l'engagement de Paris, «jugé depuis longtemps intéressé, paternaliste et trop enclin à soutenir des régimes détestés de leur population», irrite. «Des défis cruciaux comme la régulation de la migration ou la lutte contre le changement climatique ne peuvent pas être relevés sans une coopération étroite avec les pays africains, qui sont aussi divers que nombreux. Le principal partenaire commercial de l'Afrique, son premier fournisseur d'investissements étrangers et son premier pourvoyeur d'aide publique au développement est l'Union européenne. Celle-ci peut jouer un rôle clé dans le renouveau à condition que la France comprenne que dans ses anciennes colonies, c'est souvent en s'effaçant qu'elle défendra au mieux ses intérêts», a-t-on analysé.