L'ancien élève de l'Alliance israélite universelle de Tétouan mène depuis des années une campagne de diffamation houleuse contre le Maroc pour d'insignifiants pépins administratifs, selon ses dernières sorties sur YouTube. Retour sur un épisode assez détonnant. Naturellement, ceux qui se révoltent contre le pouvoir défendent des idéaux, des principes, des convictions, des avenirs qui chantent. Ali Lmrabet, grand pourfendeur de la police publique, de la vénalité de la presse, des institutions étatiques, place son bien suprême dans l'accomplissement de tout ce qui sert son petit confort. Etait-ce donc cela ? Une affaire de paperasserie ? L'ancien journaliste (inventeur de la grève de la faim où «l'on ne boit que de l'eau et du thé, avec du sel et du sucre») devenu vidéaste, dresse la liste de ses griefs, et c'est du lourd : «carte d'identité non renouvelée», «certificat de résidence refusée», «permis d'aménager une résidence occupée irrégulièrement non accordée», «visite des autorités à la maison familiale», tout cela agrémenté d'un name-dropping assez grotesque. Ali Lmrabet vit sur le passé qu'il croit encore actuel ; prend d'anciens préjugés pour des opinions vivantes, et vieillit dans une grande ignorance de la société qu'il croit cependant bien connaître. S'inféoder à des récriminations surannées et à de vieilles rancunes, être stationnaire et routinier, est-ce le sort final de ce sexagénaire qui prétend, à tort, qu'il est persécuté dans son pays ? Petits contentieux administratifs, insignifiants, en somme, mais un défouloir pour s'abandonner à toutes les dérives : diffamer les organes de l'Etat, diffuser des théories complotistes, prendre la défense de personnalités sulfureuses : Adnane et Dounia Filali (antisémites notoires), Zakaria Moumni (accusé de tentative de chantage et d'extorsion de fonds à l'encontre du Maroc), Mohamed Hajib (terroriste islamiste de l'école tabligh condamné en 2010 au Maroc à dix ans de prison pour terrorisme et résidant aujourd'hui en Allemagne), Ignacio Cembrero (apologie du terrorisme), Omar Radi (condamné pour abus sexuels et espionnage), entre autres, favoriser la propagation, par les paroles et les actes, de la doctrine antimarocaine, attaquer le Maroc dans des médias étrangers, etc. Ali Lmrabet prétend avoir été interdit d'exercer son métier entre avril 2005 et avril 2015 au Maroc. Pourtant, il fut depuis le début des années 2010 à la tête d'un site, demainonline (aujourd'hui fermé) en plus d'avoir collaboré avec des médias étrangers. Interdiction ! Son intention de lancer un nouvel hebdomadaire satirique au Maroc n'a jamais été sérieuse. Ali Lmrabet a le malheur de parler dans le vide. En 2005, l'Association des Parents des Sahraouis victimes de la répression dans les camps de Tindouf (Pasverti) n'a guère accepté ses déclarations hasardeuses selon lesquelles les «réfugiés (sic !)» saharouis de Tindouf (sud-ouest algérien) «n'ont aucune envie de rentrer au Maroc» – et qu'ils n'auraient au demeurant «aucune difficulté» à le faire, via la Mauritanie. Les dizaines de Sahraouis tués ou brûlés vifs par les renseignements algériens ces dernières années à Tindouf lui ont donné tort, ainsi que les 20 000 personnes ayant défilé, en mars 2015, à Rabat, pour demander la libération des quelque 400 prisonniers marocains détenus par le front Polisario et celle des populations civiles retenues à Tindouf par les séparatistes. Condamné en mai 2003 à quatre ans de prison pour outrage à la personne du roi, et atteintes au régime monarchique et à l'intégrité territoriale, Ali Lmrabet a bénéficié d'une grâce royale en janvier 2004. Une mansuétude du représentant suprême de l'Etat marocain, qu'il récompense en spéculant sur son état de santé. Ali Lmrabet, «qui [a] rejoint longtemps l'âge des cavernes de la communication téléphonique», affirmant que «[s]on portable n'est pas son tablet», est harcelé ces derniers temps par des médias espagnols antimarocains désireux d'obtenir de lui des déclarations sur l'affaire Pegasus. Sûrement il montrera le courage de ses opinions et de ses idées en disant la vérité.