Le sommet annuel de la Ligue arabe est prévu début novembre à Alger après trois ans d'interruption en raison de la pandémie de Covid-19, est émaillé avant même le déroulement de ses travaux par des tentatives algériennes de le privatiser. À ce moment même, le régime de Tebboune, lui-même en crise, veut apaiser les divisions entre le Fatah de Mahmoud Abbas et les islamistes du Hamas. Les groupes palestiniens réunis à Alger ont conforté l'idée selon laquelle le sommet annuel de la Ligue arabe, prévu début novembre dans la capitale algérienne après trois ans d'interruption en raison de la pandémie de Covid-19, est un rendez-vous dévoyé par le régime d'Abdelmadjid Tebboune, lui-même confronté à une crise politique qui persiste. Grèves, chômage et paupérisation, flambée des prix et pénuries de denrées de base: le pouvoir algérien fait semblant que le front social en ébullition n'existe pas. Plusieurs formations palestiniennes se sont retrouvées en Algérie pour tenter un énième accord de réconciliation, surtout entre les deux principales d'entre elles, le Fatah modéré et le Hamas islamiste. Les deux anciens frères ennemis s'étaient entendus avant quelques années pour que le Hamas transfère à l'Autorité palestinienne, dirigée par le Fatah, les pouvoirs dans la bande de Gaza que le mouvement islamiste gouverne depuis 2007. Ce fut un échec. Au même moment, le régime algérien poursuit son numéro de prestigiateur. Si les pays arabes lui ont accordé que le sommet, qui se tient traditionnellement en mars, soit organisé en novembre (une date que le régime détourne à sa guise), il a échoué de les convaincre sur la question d'un possible retour au sein de la Ligue arabe de la Syrie, pays qui avait été suspendu en 2011, quelques mois après le début de la guerre, déclenchée par la répression de manifestations prodémocratie. Plus grave encore, selon nos sources, des questions cruciales entre les groupes palestiniens ont été éludées, comme le contrôle de la sécurité dans la bande de Gaza et les élections législatives ou encore la présidentielle. Pour le moment, l'Autorité palestinienne est l'unkque interlocutrice de la communauté international. Toutefois, alors que deux millions de Gazaouis sont affligés par les guerres, la pauvreté et l'enfermement, ainsi qu'un desserrement du blocus israélien, le régime algérien n'annonce aucune aide concrète. Autre point de divergence, selon nos sources, Fatah et Hamas ne se sont toujours pas entendus sur le sort final qui sera consacré au bras armé du Hamas, avec ses 26 000 hommes et ses milliers de roquettes. Le président Abbas exige un contrôle sans condition de la sécurité à Gaza. Le Hamas, lui, refuse de rendre les armes.