Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi est arrivé mardi au Qatar pour une première visite depuis le rétablissement en 2021 des relations diplomatiques entre les deux pays après quatre ans de rupture, ont annoncé des responsables. Le président égyptien a profité de ce déplacement pour envoyer quelques messages lapidaires à l'Algérie, sans la nommer. «De mon point de vue, le sommet arabe en Algérie survient dans un moment sensible pour notre grande nation, ravagée par les crises, les tensions et les menaces terroristes», a-t-il déclaré, avant d'ajouter : «Il est indispensable de répugner à reconnaître des tentatives de sécessions pouvant être menées à l'encontre de l'intégrité territoriale d'Etats souverains, et ne composer nullement avec les milices séparatistes et terroristes. En revanche, soutenir les armées nationales et les institutions militaires est indispensable.» Le sommet annuel de la Ligue arabe est prévu début novembre à Alger après trois ans d'interruption en raison de la pandémie de Covid-19. Comme nous l'annoncions auparavant, plusieurs pays arabes voient d'un très mauvais œil l'offensive économique et politique algérienne menée contre le Maroc, surtout l'Egypte et les pays du Golfe. L'Organisation de la coopération islamique (OCI), la Ligue arabe et l'Arabie saoudite étaient les premiers à critiquer la crise diplomatique déclenchée par l'Algérie contre le Maroc. Les sommets arabes se tiennent traditionnellement en mars mais les éditions 2020 et 2021 avaient été annulées à cause de la situation sanitaire. Les chefs d'Etat arabes s'étaient réunis la dernière fois en mars 2019. Pour l'édition 2022, organisée début novembre, une date très critiquée, le régime algérien redoute l'échec d'un rendez-vous pour lequel il s'est consacré durement ces derniers mois. Premier indice négatif pour Alger, la question d'un possible retour au sein de la Ligue arabe de la Syrie, pays qui avait été suspendu en 2011, quelques mois après le début de la guerre, déclenchée par la répression de manifestations prodémocratie. Alors que l'Algérie a mené en coulisses d'énormes efforts pour réhabiliter le régime syrien, la majorité des pays arabes ont opposé leur veto aux intentions d'Alger.