Relancer des comités intergouvernementaux, accroître la coopération et les échanges commerciaux : Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune n'ont rien annoncé de substantiel malgré des discussions interminables. Un observateur décrit cette relation déséquilibrée en notant que le loup se croit tenu de se déguiser en bergers et que le boutefeux se donne pour la personne la plus pacifique du monde. Emmanuel Macron se sert d'une branche d'olivier sans conviction. La visite du président français coïncide avec le 60e anniversaire de la fin de la guerre et la proclamation de l'indépendance de l'Algérie en 1962. Un événement qui suscite des polémiques passionnées. Solution pour apaiser le passé ? créer une commission mixte d'historiens. Comme c'est beau! Bien sûr; Alger, marginbalisée depuis des années à l'échelle internationale, parle d'une visite qui marque « une reconnaissance du rôle axial de l'Algérie dans la région » et un « retour en force de la diplomatie algérienne sur la scène internationale ». Le vide et le vent vendus par un régime sans boussole. La politique d'Emmanuel Macron est cette politique réaliste, sèche ̧ qui se glorifie de n'être ni complaisante, ni sentimentale, qui se défie également de toutes les variétés du don-quichottisme cher au régime algérien. Deux pays dont les forces sont employés «à s'affaiblir et à se paralyser réciproquement dans des luttes incessantes» pour reprendre le mot d'un historien français proche de Macron. Abdelmadjid Tebboune a indiqué avoir échangé avec le président sur la situation en Libye, au Mali, au Sahel et au Sahara (occidental). Pourtant, l'Algérie refuse de prendre ses responsabilités dans ce dernier dossier devenu une vrai obsession pour elle. L'Algérie porte en elle le germe d'instabilité en raison de ses milliers de kilomètres de frontières avec le Mali le Niger et la Libye. Elle est en outre proche de la Russie, son premier fournisseur d'armes, confronté à la colère occidentale après la guerre en Ukraine. C'est la deuxième fois qu'Emmanuel Macron se rend en Algérie en tant que président, après une première visite en décembre 2017. Les excuses attendues par Alger pour la colonisation ne sont jamais venues. En octobre 2021, des propos d'Emmanuel Macron reprochant au « système politico-militaire » algérien de surfer sur la « rente mémorielle » et ses interrogations sur l'existence d'une nation algérienne avant la colonisation ont provoqué une grave crise. La voix du coq était sûrement trop éclatante et il a dû monter sur ses ergots, mais Tebboune n'est pas ce moraliste bienveillant qui pourrait lui prêcher la modestie.