1295 traversées ont été enregistrées sur les côtes anglaises à bord de 27 petites embarcations, selon les autorités britanniques. Quelque 1295 migrants ont traversé la Manche lundi 22 août sur de petites embarcations pour rejoindre les côtes anglaises, du jamais vu en une journée, a indiqué le ministère britannique de la Défense. Ces traversées ont eu lieu à bord de 27 bateaux et dépassent le précédent record datant de novembre l'année dernière, a indiqué le ministère britannique de la Défense. Elles portent à 22.670, selon le décompte de l'agence Press Association, le nombre de migrants effectuant ce très dangereux voyage depuis le début de l'année, malgré les plans successifs du gouvernement conservateur britannique pour juguler le phénomène. Sur l'ensemble de 2021, 28.500 personnes sont arrivées ainsi au Royaume-Uni, marquant un record depuis l'envolée de ces traversées en 2018 face au verrouillage croissant du port français de Calais et du tunnel sous la Manche. Un récent rapport parlementaire britannique estimait que le total pourrait atteindre cette année 60.000 personnes malgré les promesses répétées du gouvernement conservateur britannique, qui a fait du sujet une priorité depuis le Brexit, verse des millions de livres à la France puis l'aider à renforcer la surveillance des côtes et multiplie les mesures pour durcir l'accueil des migrants. Un échec pour les conservateurs Londres a conclu un accord très controversé avec le Rwanda pour envoyer dans ce pays d'Afrique de l'Est les demandeurs d'asile arrivés illégalement sur le sol britannique. Bien qu'aucune de ces expulsions n'ait encore eu lieu – un premier vol prévu en juin a été annulé après une décision de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) -, les candidats à la succession de Boris Johnson, Rishi Sunak et Liz Truss, ont tous deux promis de poursuivre cette politique. Autre revers dans la politique migratoire britannique, le gouvernement vient de renoncer à son projet de convertir une ancienne base de l'armée de l'air du nord de l'Angleterre en centre pour demandeurs d'asile, comme cela se fait en Grèce. Au moins 203 personnes sont mortes ou ont été portées disparues, en mer ou sur terre, en tentant de rejoindre l'Angleterre au départ du littoral nord de la France depuis 2014, dont 27 en une seule journée fin 2021 dans un naufrage, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Fournir des «itinéraires sûrs» «L'augmentation des traversées dangereuses de la Manche est inacceptable», a déclaré un porte-parole du gouvernement. «Non seulement elles constituent un abus manifeste de nos lois sur l'immigration, mais elles mettent en danger la vie de personnes vulnérables, qui sont exploitées par des bandes criminelles sans pitié», a-t-il ajouté, estimant que le phénomène justifiait le durcissement opéré par le gouvernement de Boris Johnson. Londres a conclu au printemps un accord très controversé avec le Rwanda pour envoyer dans ce pays d'Afrique de l'Est les demandeurs d'asile arrivés illégalement sur le sol britannique. Aucune de ces expulsions n'a encore eu lieu : un premier vol prévu en juin a été annulé après une décision de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH). Les candidats à la succession de Boris Johnson, Rishi Sunak et Liz Truss, ont malgré tout promis de poursuivre cette politique populaire auprès des adhérents du Parti conservateur qui doivent les départager. Autre revers dans la politique migratoire britannique, le gouvernement vient de renoncer à son projet de convertir une ancienne base de l'armée de l'Air du nord de l'Angleterre en centre pour demandeurs d'asile, comme cela se fait en Grèce. Confier le contrôle de Manche à la Marine n'a pas non plus donné de résultats tangibles, et l'armée a récemment indiqué préparer une revue de ses opérations afin de rendre ces fonctions au ministère de l'Intérieur. Face au casse-tête que représente le dossier, auquel l'électorat conservateur est très sensible, de nombreuses autres mesures ont été envisagées à en croire à la presse britannique mais abandonnées car jugées illégales, comme repousser les migrants hors des eaux britanniques. «Malgré les postures honteuses du gouvernement et sa politique draconienne en matière de réfugiés, la vérité, c'est que ceux qui fuient la guerre et les persécutions, y compris les enfants, continueront à faire ces voyages périlleux, que ce soit par bateau ou par d'autres moyens, si le gouvernement refuse de leur fournir des itinéraires sûrs», a averti l'ONG Amnesty International. Au moins 203 personnes sont mortes ou ont été portées disparues, en mer ou sur terre, en tentant de rejoindre l'Angleterre au départ du littoral nord de la France depuis 2014, dont 27 en une seule journée fin 2021 dans un naufrage, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).