Une exposition et un colloque international sur « la portée universelle du patrimoine préhistorique du Maroc », se sont ouverts, vendredi, au siège de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) à Paris. Les deux événements ont été inaugurés par le ministre de la jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaid, et la directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay, en présence notamment du conseiller royal, André Azoulay, de l'ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès de l'organisation onusienne, Samir Addahre, de l'ambassadeur du Maroc à Paris, Mohamed Benchaâboun, et du président de la Fondation nationale des musées du Maroc, Mehdi Qotbi. L'ouverture de l'exposition et du colloque s'est déroulée en présence également des ambassadeurs de plusieurs pays auprès de l'Unesco, de personnalités des mondes des arts et de la culture, ainsi que d'une pléiade de chercheurs et de spécialistes en sciences préhistoriques de différentes institutions universitaires marocaines et internationales. De son côté, Audrey Azoulay a souligné l'importance de cet événement international, dans la mesure où la préhistoire continue à « nous interroger sur ce que nous sommes, ce que nous avons en commun, sur notre place dans l'échelle du temps et dans l'échelle du vivant ». Azoulay s'est dite « très heureuse que se tienne à l'Unesco ce dialogue scientifique de haut niveau dans un champ d'études et de recherches qui est en pleine ébullition et qui a besoin de perspectives internationales ». Elle a ensuite annoncé, par la même occasion, la tenue prochaine au Maroc de la conférence annuelle sur le patrimoine immatériel de l'Unesco, à l'invitation du royaume. Pour Mehdi Bensaid, « au Maroc, si nous sommes fiers des découvertes archéologiques que nous vous présentons aujourd'hui, nous sommes également conscients des défis scientifiques qu'elles représentent et des problèmes que pose leur préservation (...) et de l'enjeu qu'elles symbolisent, en nous permettant de lire des chapitres entiers de l'histoire de l'humanité et du monde ». Il s'agit, selon le ministre, de trouvailles « inestimables », qui laissent à la postérité des messages uniques, laissés il y a des centaines de milliers d'années par les sociétés d'Homo Sapiens les plus anciennes connues à ce jour, ajoutant que le passé se désintègre, et sa matérialité, bien souvent, cède le pas à l'oubli ou à la destruction et ne lègue que des empreintes disparates, d'où l'importance de ce colloque et de cette exposition qui offrent une contre-plongée au cœur de ce passé très lointain. « Elle demeure nécessaire pour comprendre comment une espèce, l'Homo Sapiens, a réussi à s'élever et à construire une civilisation en écrivant sa propre histoire, la nôtre », a-t-il précisé. Par la même occasion, le Maroc a fait don à l'Unesco des répliques du crâne du plus ancien Homo Sapiens du monde, daté d'il y a 350 000 ans, découvert à Jebel Ochoud à Youssoufia, et des plus anciens éléments de parure du monde datant de 142 à 150 000 ans, découverts dans la grotte de Bizmoune à Essaouira.