Le nombre d'enfants âgés de 7 à 17 ans et exerçant une activité économique s'est établi à 148.000 en 2021, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP). En somme, quelque 109 000 ménages concernés par le phénomène. Le 12 juin, à l'occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a publié une note d'information sur un phénomène qui survit toujours dans le royaume. « En 2021, parmi les 7.493.000 enfants de 7 à 17 ans, le Maroc compte 148.000 enfants qui exercent une activité économique, ce qui représente 2% de cette catégorie de population », précise le HCP. Cette part est de 3,8% en milieu rural (119.000 enfants) et 0,7% en milieu urbain (29.000 enfants), fait savoir la même source même si par rapport à l'année 2019, l'effectif des enfants au travail a baissé de 26%. Ces enfants sont à 80,4% ruraux, 79,5% masculins et à 87,5% âgés de 15 à 17 ans, indique le HCP. En outre 12,1% parmi eux sont scolarisés, 85,7% ont quitté l'école et 2,2% ne l'ont jamais fréquentée. Près de 65% des enfants au travail bénéficient d'une couverture médicale, alors que cette proportion remonte à 75% pour l'ensemble des enfants de 7 à 17 ans. 6 enfants sur dix exercent un travail dangereux La note du HCP fait ressortir que le phénomène des enfants au travail reste concentré dans certains secteurs économiques et diffère selon le milieu de résidence. Ainsi, en milieu rural, ils sont 82,2% à travailler dans l'« agriculture, forêt et pêche ». En zones urbaines, les « services », avec 58,4%, et l' »industrie », avec 24,7%, sont les principaux secteurs employeurs d'enfants, relève la même source. Il est à noter que près de trois quarts des enfants au travail en milieu rural sont des aides familiales ; en milieu urbain, 45,2% des enfants au travail sont des salariés, 27,5% des apprentis et 20,5% des aides familiales. Le HCP fait également savoir que près de 6 enfants au travail sur 10 (59,4%) accomplissent des travaux dangereux (88.000 enfants), ce qui représente 1,2% des enfants de cette tranche d'âge. Par travail dangereux, le HCP entend tout travail qui, par sa nature ou par les conditions dans lesquelles il est exercé, est susceptible de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité de l'enfant. Il désigne aussi tout travail exercé pendant une durée excessive relativement à l'âge de l'enfant; ainsi que tout travail dont l'horaire est partiellement ou entièrement de nuit. Parmi les enfants exerçant des formes de travail dangereux, 73,7% sont ruraux, 88,6% de sexe masculin et 81,9% âgés de 15 à 17 ans. Par secteur, les enfants exerçant dans l'industrie restent les plus exposés aux dangers, avec une part de 90,2%. Cette proportion est de 73,3% dans les services, 71,2% dans le bâtiment et travaux publics (BTP), et de 51,1% dans l'agriculture, forêt et pêche. 109 000 ménages concernés par le phénomène, un chiffre alarmant Le travail des enfants a concerné 109.000 ménages en 2021 soit environ 1,3% des ménages marocains. Ces ménages sont concentrés dans les zones rurales (82.000 contre 27.000 dans les villes) et près de 9,5% d'entre eux sont dirigés par des femmes, précise le HCP. Et d'ajouter que ce sont les ménages de grande taille qui restent les plus concernés par le phénomène des enfants au travail. La proportion des ménages ayant au moins un enfant au travail est de 0,5% pour les ménages de trois personnes, et elle augmente progressivement avec la taille pour atteindre 3,5% parmi les ménages de 6 personnes ou plus. Par ailleurs, le niveau d'instruction du chef de ménage est un facteur à l'origine de ce phénomène. La proportion des ménages dont au moins un enfant est au travail est de 2% parmi les ménages dont le chef n'a aucun niveau d'instruction, alors qu'elle est insignifiante parmi ceux dont le niveau d'instruction est supérieur. Le HCP fait également savoir que plus on avance dans l'échelle sociale plus l'effectif des enfants au travail diminue. Ainsi 50,4% des enfants au travail sont issus des ménages dirigés par d'exploitants agricoles, 16,6% par des manœuvres, 21,3% par des cadres moyens, des employés, des commerçants, des conducteurs d'installations ou des artisans contre et 11,4% qui proviennent de ménages dirigés par des inactifs. Le phénomène demeure quasi-inexistant au sein des ménages dirigés par de cadres supérieurs.