Une vingtaine de dirigeants se réunissent à Los Angeles jusqu'à vendredi pour le Sommet des Amériques. La rencontre, a été émaillée de plusieurs incidents. Le président américain, qui ne s'est rendu que mercredi à Los Angeles pour le Sommet des Amériques, espérait conclure un accord de coopération régionale sur un sujet très sensible : l'immigration. Mais il y a un autre point qui exaspère dans son pays : l'avortement. Alors que son cortège traverse les rues de Los Angeles, une militante pro-avortement a tenté de le bloquer avant que la police intervienne très rudement. Des images sensibles qui ont fait le tour du pays, sans que les ONG humanitaires, promptes à accabler ce genre de violences sous d'autres cieux, ne haussent le ton, surtout qu'aux Etats-Unis, le droit de manifester est quasiment une liberté à valeur constitutionnelle. À l'heure où le droit à l'avortement pourrait subir un coup fatal par une décision à venir de la Cour suprême, le Sénat américain a échoué, le 11 mai, à adopter une loi garantissant son accès dans tout le pays. Au final, 49 sénateurs ont voté pour le texte et 51 contre, parmi eux le démocrate Joe Manchin, fossoyeur notoire des réformes emblématiques de Joe Biden, qui s'est rallié à l'opposition républicaine. Le président américain a exprimé son dépit à l'issue du vote, dans un communiqué aux termes amers. Ce n'est pas la première fois que la liberté de manifester a été réprimée. Les Etats-Unis, aussi, avaient appelé, en février, le Canada à employer les pouvoirs fédéraux pour briser les convois de manifestants anti-mesures sanitaires qui bloquaient des axes frontaliers majeurs entre les deux pays durant plusieurs jours et en menaçant l'économie. Pour rappel, ce grand «Sommet des Amériques», qui se tient à Los Angeles, est marqué par l'absence de certains chefs d'Etat, notamment du Mexique, du Guatemala, de Bolivie ou du Honduras. Le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador en particulier ne digère pas que la Maison Blanche ait exclu Cuba, le Nicaragua et le Venezuela. L'exécutif américain a justifié ce choix par des «réserves» face «au manque d'espace démocratique et au respect des droits humains». Sans doute.