De faux défenseurs des droits humains dénoncent une «régression des libertés» au Maroc, des accusations vigoureusement contestées par l'avocate-activiste Meryem Jamal El Idrissi. L'avocate et militante associative Meryem Jamal El Idrissi a réagi à travers de nombreux médias après un débat organisé sur Twitter par quelques supposés défenseurs des droits humains ayant dénoncé une «régression des libertés» au Maroc, alors que la plupart d'entre-eux n'affichent aucun engagement politique et vivent à plein temps en Europe. Selon l'avocate, ces individus «se permettent de lancer des accusations a tort et à travers contre les institutions nationales, en violation flagrante des lois en vigueur. Leur attitude n'a rien à voir avec les véritables militants ayant sacrifié leurs vies pour des causes et des valeurs nobles.» Elle a également dénoncé de récents débordements sportifs qui ont secoué l'opinion publique. Quelque 160 personnes, dont 90 mineurs, ont été interpellées avant deux semaines à la suite de violences entre supporters de football qui ont fait des dizaines de blessés lors d'un match de coupe à Rabat. Pour l'avocate, «la pression sociale ne justifie, aucunement, les actes perpétrés par les fauteurs de troubles, et les propos de Mohammed Ziane trouvant des circonstances atténuantes à ces actes constituent une incitation directe à la violence.» L'ex-bâtonnier déchu a été condamné en février à trois ans de prison ferme. Le ministère de l'Intérieur a déposé plainte contre lui. Il a été poursuivi pour onze chefs d'accusation, dont ceux d'«outrage à des fonctionnaires publics et à la justice», «injure contre un corps constitué», «diffamation», «adultère» ou encore «harcèlement sexuel». Pour l'avocate, «il est inadmissible que cet individu [Mohamed Ziane, NDLR] incite des marocains, établis a l'étranger, à créer des pages sur les réseaux sociaux pour attenter aux institutions nationales, du fait que la véritable opposition se pratique de manière règlementaire, au sein même de l'arène politique nationale.» Pour elle, «Mohamed Ziane, qui prétend connaitre l'avenir, en présageant une implosion et un éclatement du Maroc en une soixantaine d'Etats, n'a jamais eu de crédit politique lorsqu'il était a la tête de son parti.» Elle ajoute que Mohamed Ziane, qualifié de «dictateur», est resté plus de 17 ans a la tête du Parti marocain libéral (PML) sans résultat notable, «tout en marginalisant toutes les compétences et les personnes qualifiées, dont jouit cette formation politique, ce qui va à l'antipode des règles démocratiques d'alternance politique de mise au sein des partis.» Mohamed Ziane a déjà été accusé d'avoir «offensé» les institutions de l'Etat via la diffusion d'accusations et d'allégations fallacieuses, sanctionnées par le Code pénal. Pour l'avocate, «celui qui appelle à la dissolution des appareils sécuritaires, doit informer l'opinion publique sur la partie qui se chargera de préserver la sécurité et les biens des citoyens.» Elle ajoute : «un avocat qui se respecte n'instrumentalise point les grandes questions nationales et les affaires de viol, de harcèlement et de violences sexuels à l'encontre des femmes, pour régler ses comptes politiques étriqués et ne se permet aucunement de tenir des propos abjects à l'encontre de la défunte Asmae Hallaoui, l'une des victimes de Toufik Bouachrine, condamné sur la base de preuves établies et irréfragables.» Avant de conclure : «les véritables militants politiques ont été poursuivis en justice pour avoir défendu des positions, des valeurs et des causes nobles et non pas pour harcèlement sexuel, dépravation ou débauche.»