Plusieurs ONG féministes marocaines ont appelé aujourd'hui à des sanctions plus sévères contre le harcèlement sexuel commis par des enseignants à l'encontre d'étudiantes dans les universités en raison de l'éclatement de plusieurs cas ces dernières semaines. L'Association Démocratique des Femmes Marocaines (ADFM), a demandé aujourd'hui au Gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin « définitivement et effectivement » au phénomène du harcèlement sexuel et du chantage dans les universités, ont rapporté plusieurs médias. L'Association a demandé, dans un communiqué, une révision globale du Code pénal et a critiqué l'existence de «vides juridiques et institutionnels qui permettent aux auteurs de rester impunis à plusieurs reprises», tout en regrettant que «le sérieux requis ne soit pas accordé» aux cas de violences faites aux femmes. Ces dernières semaines, plusieurs plaintes pour harcèlement sexuel d'étudiants de diverses universités du pays ont éclaté. Cinq professeurs de la faculté des sciences juridiques de l'université de Settat (centre) sont jugés pour avoir demandé à leurs étudiants des faveurs sexuelles en échange d'une augmentation de leurs notes, dans une affaire qualifiée de « sexe pour de bonnes notes » par les médias locaux. Par la suite, d'autres cas de harcèlement sexuel ont été révélés à l'école des traducteurs de Tanger (nord) où un groupe d'étudiants a dénoncé un enseignant pour avoir harcelé une élève, et à l'école nationale de commerce et de gestion (ENCG) d'Oujda (nord-est) qui a suspendu un enseignant après des plaintes de harcèlement, et en même temps a lancé une ligne téléphonique pour que les élèves signalent des cas similaires. À l'instar de l'ADFM, la Fédération des ligues pour les droits des femmes (LDDF) a condamné aujourd'hui ces affaires « fermement », a demandé aux universités de protéger les étudiantes et a lancé le hashtag « #Hta_ana_baraka_harcèlement_université (moi aussi, assez avec le harcèlement universitaire) » pour signaler ces abus.