Un procureur algérois a requis dimanche trois ans de prison ferme contre un opposant algérien, Fethi Ghares, écroué fin juin notamment pour offense au président Abdelmadjid Tebboune, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Le procureur du tribunal de Bab El Oued « a requis trois ans de prison et une amende de 100 000 dinars (environ 600 euros) à l'encontre de Fethi Ghares », a précisé le CNLD sur sa page Facebook. M. Ghares, coordinateur du Mouvement démocratique et social (MDS), un petit parti de gauche, a été arrêté et écroué fin juin. Son domicile de la banlieue d'Alger avait été perquisitionné. Selon le CNLD, M. Ghares est poursuivi pour « atteinte à la personne du président de la République », « outrage à corps constitué » et « diffusion d'informations pouvant porter atteinte à l'unité nationale » et « à l'ordre public ». Militant connu de l'opposition de gauche et laïque, Fethi Ghares, 47 ans, s'est engagé en 2019 dans le mouvement de protestation populaire du Hirak qui réclame un changement radical du système de gouvernance en place depuis l'indépendance en 1962. Déterminé à briser le mouvement pro-démocratie Hirak, qui secoue le pays sporadiquement depuis 2019, le pouvoir multiplie sans relâche les arrestations et les poursuites judiciaires contre opposants politiques, militants, journalistes, internautes, et universitaires. Quelque 300 personnes sont actuellement derrière les barreaux en Algérie pour des faits en lien avec le Hirak, selon le CNLD.