Les piliers chimériques du «système politico-militaire» algérien «fatigué», accusé d'entretenir une «rente mémorielle» en servant à son peuple une «histoire officielle» qui «ne s'appuie pas sur des vérités» tombe une après l'autre. Les Algériens, selon une enquête, sont plus préoccupés par leur survie que par les supposées «ingérences inadmissibles dans ses affaires intérieures algériennes», un prétexte vendu par le régime pour se maintenir en place. Selon le site Algerie Part Plus, «les Algériens ont davantage peur de la dégradation de la situation économique et financière de leur pays et l'impact de la corruption sur le quotidien que des menaces provenant de l'extérieur du pays qui sont quotidiennement mises en exergue et en avant par le régime algérien pour justifier sa politique répressive et liberticide». Les autorités algériennes font face depuis 2019 à une multiplication des conflits sociaux, alimentés par un taux de chômage élevé (15 %) et une paupérisation de larges franges de la société. C'est une enquête incendiaire réalisée par Arab Barometer, un organisme indépendant partenaire de l'Université de Princeton aux Etats-Unis, qui interroge régulièrement plus de 25 000 habitants dans 7 pays – le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye, le Liban, la Jordanie et l'Irak, pour sonder l'opinion des pays arabes sur divers évènements de l'actualité régionale ou internationale. Son objectif ? «Il s'agit d'explorer l'attitude des opinions arabes à propos de plusieurs thématiques politiques, économiques ou sociales alimentant fortement l'actualité régionale. Cet organisme mène des enquêtes d'opinion publique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord depuis 2006. Il est réputé pour être un réseau de recherche non partisan qui donne un aperçu des attitudes et des valeurs sociales, politiques et économiques des citoyens ordinaires à travers le monde arabe» écrit le site dissident Algerie Part Plus. Les tensions sociales en Algérie s'ajoutent à une profonde crise économique, née de la chute de la rente pétrolière, et à l'impasse politique qui perdure depuis que le soulèvement populaire antirégime du Hirak a été réprimé durement par le pouvoir algérien délégitimé. Pour tuer dans l'œuf toute contestation interne, le système appelle les Algériens à «serrer les rangs» et à «se rassembler autour de l'Etat national, de son unité et sa souveraineté» face aux menaces supposées de déstabilisation de l'Algérie. «Dans ce rapport consacré à l'Algérie qui se base sur des enquêtes d'opinion menées auprès de vastes échantillons à travers le pays, 40 % Algériens affirment que la situation économique et financière de leur pays représente le principal défi que leur pays doit relever dans les prochaines années. Il s'agit, pour ainsi dire, de la principale source de problèmes qui alimente les d'inquiétudes et les craintes de la population algérienne est la détérioration de leurs revenus et de leurs conditions de vie » souligne le site algérien. « C'est ensuite l'impact de la corruption sur leur quotidien qui préoccupe les Algériennes et Algériens puisqu'ils sont pas moins de 22 % à estimer que ce fléau représente l'un des défis majeurs qui menacent la stabilité du pays. 19 % des Algériens redoutent une détérioration de la qualité des services publics et espèrent une amélioration des principaux services basiques qui permettent un fonctionnement cohérent à leur pays» a-t-on affirmé. Uniquement «2 % des Algériens craignent une menace d'insécurité dans leur quotidien et ils sont également uniquement 2 % à appréhender une menace terroriste contre la sécurité nationale. La même enquête nous apprend encore qu'à peine 3 % des Algériens craignent l'ingérence étrangère dans les problèmes de leur pays. C'est dire que les problématiques sécuritaires n'alimentent pas particulièrement des craintes ou une angoisse collective en Algérie», a-t-on pointé.