Le délégué général à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), Mohamed Salah Tamek, a affirmé, mercredi à Rabat, que la Délégation a élaboré un nouveau plan stratégique pour la période 2022-2026 dans le but de favoriser une nouvelle dynamique au sein de cette institution et atteindre des niveaux meilleurs d'efficacité. Partant du souci de la Délégation d'accompagner en permanence les changements politiques et sociaux que connait le Maroc, son plan stratégique a été reconsidéré pour le mettre au diapason du nouveau programme gouvernemental pour ce qui est des orientations générales et du calendrier fixé pour leur mise en œuvre, a indiqué M. Tamek lors de la présentation du projet de budget de la DGAPR au titre de l'année 2022, devant la Commission de la justice, de la législation et des droits de l'Homme de la Chambre des représentants. Afin de garantir le parachèvement des chantiers lancés lors de la période écoulée, ces derniers ont été incorporés au nouveau plan stratégique de sorte à en faire un prolongement de son précédent et une stratégie avec des dimensions plus inclusives, a souligné le Délégué général, ajoutant que des chantiers structurants et de nouveaux projets y ont été également intégrés. Concrètement, la stratégie repose sur cinq axes fondamentaux consistant à humaniser les conditions d'incarcération, à préparer les détenus à la réinsertion, à garantir la sécurité et la sûreté en prison, à développer les capacités institutionnelles de l'Administration et, enfin, à intégrer l'approche genre et la dimension environnementale dans la gestion pénitentiaire. Selon M. Tamek, le nouveau plan stratégique revêt une importance toute particulière car agrégeant une série de nouveaux chantiers structurants dont l'opérationnalisation permettrait d'opérer des changements de fond en mesure de promouvoir réellement le système carcéral. De plus, a-t-il dit, la DGAPR ambitionne de poursuivre la mise en œuvre des programmes qui ont montré leur efficience, tant au plan de l'humanisation des conditions d'incarcération et d'intégration de l'approche des droits de l'Homme dans la gestion de la question carcérale, qu'au niveau du renforcement des chances de réinsertion des détenus, de garantie de la sécurité et de la discipline dans les pénitenciers, de modernisation de l'Administration et du renforcement de la gouvernance. Cela s'opère, a-t-il expliqué, par l'exécution d'un programme d'urgence dédié à la construction de nouveaux établissements pénitentiaires, de manière à moderniser les structures carcérales à travers le changement de 11 prisons vétustes ne garantissant pas les conditions de sécurité et de sûreté, et l'édification de 11 nouveaux établissements pénitentiaires pour réduire la surpopulation et assurer la couverture partielle de la carte judiciaire du Royaume, outre la mise à niveau et/ou l'extension de 27 autres établissements. Il s'agit également, selon lui, de la concrétisation du projet « Prisons productives » comme chantier de qualification et de réinsertion qui revêt une importance capitale dans la consécration de l'ouverture du milieu carcéral sur son environnement sociétal et socioéconomique et le renforcement des chances de réhabilitation socio-professionnelle post-carcérale. Il a relevé que ce projet vise à imprimer un nouvel élan à l'employabilité des détenus selon les dispositions juridiques y afférentes, notamment à travers la création d'activités productives dans les ateliers des établissements pénitentiaires où exercent les détenus dans le cadre de partenariats avec le secteur privé, ce qui permet de générer des ressources financières dont une partie sert à couvrir les frais des prisons, à en améliorer les services et à alléger le fardeau sur le budget de l'Etat. M. Tamek s'est ensuite attardé sur d'autres volets du nouveau plan stratégique, se rapportant essentiellement à la généralisation de la mise en œuvre du programme « Individualisation des programmes de qualification » pour couvrir l'ensemble des pénitenciers, dans le cadre d'une vision inclusive visant à consacrer de nouveaux modes structurels de nature à répondre aux besoins des différentes catégories des pensionnaires, abstraction faite de leurs situations pénales respectives. S'y ajoute le renforcement du processus de numérisation via l'instauration et la généralisation du système informatique intégré à tous les établissements pénitentiaires, en veillant à ce que ce processus englobe l'ensemble des procédures et modes de travail, en plus de l'adoption de solutions techniques innovantes afin de couvrir tous les besoins sécuritaires, de garde et de contrôle dans les prisons, compte tenu notamment de l'insuffisance des ressources humaines et du nombre croissant des détenus, a poursuivi M. Tamek. Le projet prévoit également la poursuite de la coordination avec les autorités compétentes pour explorer les voies de promulguer le projet de décret portant amendement du Statut particulier des fonctionnaires de la DGAPR, sur la base du principe de similarité des indemnisations avec les secteurs sécuritaires analogues. Et de conclure que le projet de budget de la Délégation générale renseigne sur sa volonté de poursuivre le processus de réforme et d'amélioration du système pénitentiaire qui s'est renforcé depuis 2015 par l'adoption d'une vision prospective intégrée couvrant toutes les déclinaisons de la gestion carcérale, en partant des hautes instructions Royales et des orientations gouvernementales, et conformément aux dispositions juridiques nationales et les conventions internationales pertinentes, particulièrement les règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus.