Militants catalans, associations, membres de la société civile, maires et élus des Pyrénées-Orientales se sont mobilisés vendredi devant le consulat d'Espagne à Perpignan, pour dénoncer l'arrestation en Italie du leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont. Une centaine de personnes ont accroché sur les grilles du consulat des banderoles indépendantistes et réclamé la «libération des prisonniers politiques». Une vingtaine d'élus français en soutien Arrêté jeudi en Sardaigne, l'ex-président du gouvernement de la région de Catalogne, a été libéré dans la journée de vendredi avec obligation de ne pas quitter l'île italienne, le temps que la demande d'extradition vers l'Espagne soit examinée. «Reste à savoir si la justice italienne va se ranger du côté de la justice européenne ou de la justice espagnole. On ne sait pas quelle pression l'Espagne va exercer sur l'Italie, ce qu'elle fait habituellement», redoute Francesco Bitlloch, représentant local de l'ANC (Assemblée nationale catalane), association soutenant l'indépendance de la Catalogne. Une vingtaine de maires et d'élus des Pyrénées-Orientales, parmi lesquels le sénateur LR François Calvet, ont exprimé dans un communiqué «un soutien total et sans réserve au Président Puigdemont et député européen». «Nous demandons que sa liberté de mouvement et d'expression soit respectée et garantie dans l'espace de l'Union européenne dont il est un représentant totalement légitime», poursuit le texte. La «judiciarisation» de la politique regrettée Les élus s'étonnent de «l'acharnement de l'Etat espagnol contre des représentants élus légitimes des institutions démocratiques de l'Union européenne» et regrettent «cette judiciarisation de la vie politique et ces atteintes répétées aux droits fondamentaux, qui semblent se banaliser dans ce pays». Âgé de 58 ans, Puigdemont a été arrêté jeudi soir à son arrivée à l'aéroport d'Alghero, ville sarde de culture catalane où il devait participer à un festival culturel et s'entretenir avec des élus de l'île italienne.