Le candidat du PJD, ex-porte-parole du gouvernement et ministre de la communication, choisit une stratégie risquée et opposée à celle de ses rivaux, en se pliant pas à la réalité du lourd bilan de l'épidémie au Maroc. La campagne électorale pour les élections législatives, régionales et communales du 8 septembre a débuté au Maroc, des scrutins où l'avenir du Parti de la justice et du développement, à la tête de l'actuelle coalition gouvernementale est en jeu. Le PJD, confronté à une popularité sans précédent, fait le pari de briguer un troisième mandat depuis son arrivée aux affaires en 2011, mais la réalité de son bilan le dépasse. À Sidi Bennour, l'ancien ministre Mustapha Khalfi prend le risque d'accélérer la diffusion du virus alors que Casablanca et les villes avoisinantes connaissent justement une poussée des cas détectés. Des rassemblements en plein air, mais sans distanciation et sans masques. «De nombreux rassemblements statiques, dans des douars surpeuplés, sans respect de la distanciation physique ou du port du masque» ont été constatés par nos sources. Sur place, les soutiens de Khalfi sont extrêmement motivés et peu sensibles à cette polémique, mais le coronavirus a relégué les enjeux politiques du vote, avec des candidats islamistes en position difficile et l'occasion pour les partis traditionnels de gauche et de droite de redresser la tête, à quelques jours des élections. En raison de la pandémie de coronavirus, les grands meetings politiques ne devraient pas se tenir et les rassemblements de plus de 25 personnes sont interdits. Sauf que Mustapha Khalfi outrepasse cette consigne, alors que d'autres formations politiques ont annoncé l'ouverture de leur campagne dans des meetings au nombre de participants limités, diffusés sur les réseaux. Une trentaine de partis sont mobilisés pour tenter de convaincre près de 18 millions de Marocains à se déplacer pour élire les 395 députés de la Chambre des représentants et plus de 31 000 élus communaux et régionaux.