M.Mohamed Salah Tamek, Délégué Général de la Délégation Générale à l'Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion était l'invité hier, 31 aout 2021 du célèbre show «Joe Pags» animé par Joe Pagliarulo, aux multiples prix de journalisme (awards of the Associted Press). L'émission du journaliste figure dans le top 25 des meilleurs talk show selon le classement « Heavy Hundred » de Talkers Magazine. Il est également l'un des plus influents dans le pays selon Newsmax. En l'espace de 15 minutes, Joe Pags a fait le tour des questions qui intéressent le public américain quant à la nature du régime du Maroc, un pays allié et quant aux questions du contreterrorisme. Et ce, notamment dans un pays musulman alors que les terroristes se réclament de la même religion. Après avoir éclairé Joe Pags sur le fait que la monarchie est le ciment qui unit tous les Marocains, M. Tamek a expliqué que la réussite du Maroc dans sa la lutte contre le terrorisme religieux, tient au fait que le pays repose sur l'islam sunnite malékite modéré, rempart contre les mouvements extrémistes. Evoquant les attentats de Casablanca, commandités par Al qaeda, dont l'idéologie est aux antipodes des croyances des Marocains, Tamek a confié que cette attaque terroriste a constitué une sorte d'éveil sur cette problématique. Et ce, bien entendu du point de vue sécuritaire, mais également sur le volet religieux. L'approche marocaine a été de veiller particulièrement à la formation des imams et des ouléma. C'est ainsi que la réforme du champs religieux s'est faite, écartant toute velléité d'extrémisme dans l'enseignement de la religion. Tamek à ce point de l'interview a rappelé que le Roi est en même temps commandeur des croyants et chef de l'Etat, qui nomme le premier ministre, à l'issue d'élections législatives, lequel forme le gouvernement. Parallèlement, dans les prisons, M. Saleh Tamek a souligné que le Maroc a amorcé une expérience unique avec les détenus radicalisés jihadistes ou de daech : l'approche de la réconciliation à l'aide de sessions avec des professeurs universitaires, de psychanalystes, pour corriger leur compréhension erronée de la religion. La plupart d'entre eux ont été amnistiés. Rebondissant sur cet aspect, Joe Pags s'est étonné de la transformation de personnes violentes et radicalisées, après formation, en personnes totalement pacifistes. Ce à quoi Tamek a répondu par les statistiques selon lesquelles sur environ 200 personnes concernées, 60% ont été relâchées sans aucune récidive en retour. L'approche psychologique est, a-t-il soutenu, un accompagnement qui permet à l'ancien détenu radical, une fois dehors, de travailler et d'être utile à sa communauté de manière pacifiée. Sur le même sujet de radicalisation et de terrorisme religieux, Joe Pags a évoqué le mécontentement du Roi, mécontentement exprimé également publiquement par Tamek concernant la position de l'Allemagne par rapport à Mohamed Hajib, terroriste notoire. Sur ce point, le délégué général de la DGAPR, a rappelé qu'il est incompréhensible qu'un Etat démocratique comme l'Allemagne couvre un terroriste comme Hajib, naturalisé allemand ; car ce dernier, a depuis l'Allemagne, en toute impunité, traité les Marocains résidant au Maroc de couards et les a appelé à commettre des attentats suicides contre les symboles de l'Etat marocain, pour se présenter devant Dieu en martyrs. Partant de là, une référence à l'histoire récente, montre que l'Allemagne a hébergé de même d'autres terroristes avant Hajib, Majid, Samir de Daech tristement célèbre pour avoir décapité des gens. Un peu comme s'il y avait, souligne Tamek, un schéma directeur ou un fil directeur derrière ce type de décisions. Il est, en outre, tout aussi incompréhensible pour ce pays qui n'a aucune histoire partagée avec le Maroc de diffuser récemment une étude du SWP, Institut allemand pour la sécurité et les affaires internationales, (financé par des fonds publics allemands dont les ministères d des Affaires étrangères, ainsi que la Coopération, l'Environnement et l'Education nationale ; des fondations et des donateurs privés). qui défend l'idée qu'il faut stopper le développement du Maroc qui se ferait selon ses analyses au détriment de l'Algérie et de la Tunisie, s'étonne Tamek. Il est tout autant incompréhensible a rappelle le dirigeant de la DGPAR, tout en précisant qu'il est sahraoui, que le SWP et l'Allemagne, se permettent de remettre en cause la souveraineté du Maroc sur le Sahara et sa reconnaissance par les Etats-Unis. Il est déroutant d'utiliser concomitamment le développement du Maroc et le terroriste Hajib pour contrer le Maroc qui n'a aucune histoire commune avec l'Allemagne, explique-t-til. Confortant ce sentiment de Tamek, Joe Pags a rebondi sur la reconnaissance par les Etats-Unis de la souverainté du Maroc sur le Sahara actée par Trump, comme étant la décision politique courageuse, forte , raisonnable et inéluctable à prendre. Questionnant Tamek sur les rapports de l'administration Biden vis-à-vis du Maroc, par rapport à l'ancienne administration Trump, Tamek a tout d'abord, souligné que la décision de Trump de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara est un engagement fort vis-à-vis des Sahraouis et du Maroc et est un acte inoubliable. Quant à son sentiment par rapport à Biden qu'il rappelle avoir rencontré alors qu'il étudiait à l'Université de Delaware, et qu'il a félicité à sa nomination, il rappelle que les relations ne faiblissent aucunement mais il note qu'il était malvenu de parler de la détention de deux journalistes marocains au milieu d'un point de presse sur la situation délétère en Afghanistan. Par ailleurs, Tamek rappelle qu'il avait adressé un courrier à l'attention de Biden pour le sensibiliser à la situation au Sahara au moment des événements de Guerguerat et sur l'utilisation par l'Algérie d'islamistes radicalisés et d'extrémistes au sein du polisario, une situation qui requiert de la vigilance de la part des USA. Cette situation-ci est d'autant plus préoccupante, fait-il remarquer que les effets de ce qui se passe en Afghanistan, recours aux armes compris, sont connus désormais. Cela constitue, affirme Tamek, un état de fait inacceptable pour toute personne qui adhère aux valeurs de la démocratie et de la loi internationale. Joe Pags a ensuite conclu sur l'exemplarité du Maroc en tant qu'Etat musulman modéré stable, modèle à encourager et avec lequel les relations doivent être renforcées. Un pays à prendre en exemple, ne serait-ce qu'en évoquant le cas l'Afghanistan qui a démontré que conduire une guerre, et menacer de mort et d'attaques n'est pas certes pas une solution. Up next — Mohamed Salah Tamek from Morocco. We talk about how this Islamic country has cracked down on and keeps Islamic terrorism under control. Very interesting interview. Get to https://t.co/LyMUEOmwVJ — Joe Pags Pagliarulo (@JoeTalkShow) September 1, 2021