Au moins 17 personnes, dont un soldat et un travailleur humanitaire, ont été tuées lors de nouvelles attaques attribuées à l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) dans le Nord-Est du Nigeria, ont indiqué mardi 31 août des sources sécuritaires et des milices. Des centaines de combattants d'Iswap ont pris d'assaut lundi la ville de Rann, à la frontière avec le Cameroun, chassant les soldats nigérians de leur base et occupant la ville pendant plusieurs heures. L'attaque a provoqué un exode massif des habitants vers le Cameroun, avant que l'armée réussisse à reprendre le contrôle de la ville grâce un appui aérien. Un soldat et un volontaire local d'une agence étrangère parmi les victimes Iswap, né d'une scission avec le groupe djihadiste Boko Haram en 2016, a consolidé son contrôle dans cette région depuis la mort en mai du chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, lors d'affrontements entre les deux groupes rivaux. Les combattants lourdement armés «sont entrés vers 1h30 (00h30 GMT) à pied comme un essaim de sauterelles et ont submergé les soldats qui ont dû abandonner leur base», a déclaré un chef de milice antidjihadiste dans la ville. «Les insurgés ont tué 11 personnes dans cette attaque», a ajouté cette source sous le couvert de l'anonymat. Les djihadistes ont volé des armes avant d'incendier des bâtiments et des véhicules, a ajouté le chef de milice, dont les déclarations ont été confirmées par un autre milicien de la ville. Une source sécuritaire des Nations unies a précisé qu'un soldat et un volontaire local d'une agence d'aide étrangère figuraient parmi les victimes. L'armée nigériane a confirmé l'attaque, affirmant que ses troupes avaient regagné leur base et rétabli l'ordre après avoir été initialement submergées. Plus tôt dans la journée de lundi, les djihadistes avaient attaqué la ville voisine d'Ajiri, tuant six habitants, selon les deux sources au sein de la milice. Rann, où vivent 35 000 déplacés ayant fui l'insurrection djihadiste, a été ciblée à plusieurs reprises par Iswap et Boko Haram. En mai, Iswap avait attaqué la ville et tué 35 personnes, dont cinq soldats et 15 miliciens. L'insurrection, qui dure depuis 12 ans et qui s'est étendue aux Niger, Tchad et Cameroun voisins, a fait au moins 40 000 morts et deux millions de déplacés.