Ammar Belhimer, porte-parole du gouvernement algérien et ministre de communication continue de verrouiller le paysage médiatique en Algérie. Les journalistes y exercent leur métier dans des conditions difficiles, sur fond de répression du Hirak par les autorités. Les autorités algériennes ont annoncé l'éviction du directeur de l'Agence de presse officielle (APS, gouvernementale) et la nomination d'un successeur. Elles ont indiqué que Ammar Belhimer, porte-parole du gouvernement algérien et ministre de communication a supervisé «dans le cadre de la régulation du secteur» la désignation de Samir Kaid en tant que nouveau directeur général de l'Agence de presse algérienne. Le communiqué ajoute que Kaid a succédé à Fakhredine Beldi au même poste. Ce dernier a été nommé début août 2019 au plus fort des rassemblements du mouvement populaire qui ont suivi le renversement de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika. Cette décision démontre que le régime algérien veut museler les sources d'information. Elle s'inscrit également dans un contexte de raidissement des autorités à l'égard des médias indépendants, en particulier depuis les grandes manifestations populaires du printemps 2019 – le Hirak – qui réclament toujours le démantèlement du pouvoir, lequel traverse des crises sans précédent. Avant quelques jours, El Djazairia One et Lina TV, deux chaînes privées, ont été interdites. El Bilad TV a été, elle, suspendue. Les observateurs s'interrogent sur ces bannissements préludes d'un grand ménage dans le paysage audiovisuel privé algérien. Et fin mai dernier, Chaabane Lounakel a été nommé nouveau directeur général de la télévision d'Etat algérienne (officielle), pour succéder à Fathi Saidi, qui a occupé le poste par intérim, après le limogeage d'Ahmed Ben Sabban, au début du même mois. La nomination de Larbi Ounoughi à la tête de l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP), dans un contexte tendu entre le pouvoir et une partie des médias algériens, est le prélude d'un tour de vis sans précédent dans le secteur.