Le parquet fédéral du pays a annoncé ce lundi 2 août poursuivre la femme d'un politologue, lui-même mis en accusation en juillet. L'épouse d'un politologue allemand visé par la justice pour espionnage au profit des services de renseignement chinois a été à son tour mise en accusation pour les mêmes motifs, a annoncé lundi le parquet fédéral. Selon le parquet de Karlsruhe, compétent en matière de terrorisme et d'espionnage, la Germano-Italienne Klara K. et son époux Klaus L. avaient été contactés par les services d'espionnage chinois lors d'une tournée de conférences à Shanghai (Chine) en 2010. Depuis cette date et jusqu'en 2019, ils ont «régulièrement fourni des informations aux renseignements chinois avant ou après des visites d'Etat ou des conférences internationales», affirme le parquet dans un communiqué. Le politologue avait déjà été mis en accusation début juillet. Le couple a reçu «des honoraires» en échange d'informations obtenues grâce à ses nombreux contacts politiques de haut niveau, noués dans le cadre du think-tank dirigé par Klaus L. depuis 2001. Ils sont aussi soupçonnés d'avoir été payés pour se rendre à des réunions avec des officiers de renseignement chinois. Une affaire très gênante pour le pays Cette affaire pourrait s'avérer particulièrement embarrassante pour l'Allemagne : Klaus L. aurait en effet travaillé depuis une cinquantaine d'années pour le BND, le service fédéral de renseignement allemand, avait révélé la chaîne publique ARD dans une enquête fouillée. Son activité présumée d'agent double avait conduit les policiers à perquisitionner son domicile en 2019, deux ans avant son interpellation. Selon ARD, le politologue aurait en partie confié au BND ses liens avec les services chinois. Klaus L. était un des dirigeants, selon ARD, de l'influente Fondation Hanns-Seidel, affiliée aux conservateurs bavarois de la CSU. L'Allemagne a été récemment confrontée à une autre affaire d'espionnage, qui concernait cette fois la Russie. La justice allemande avait annoncé le 21 juin l'arrestation sur son territoire d'un scientifique russe travaillant dans une université et soupçonné d'espionnage pour le compte de Moscou.