Si le Maroc «entend ne pas laisser impunis les multiples mensonges et les fake news propagés ces derniers jours», relatifs à l'étude Pegasus, une question reste pendante : Faut-il que Rabat suive l'exemple de nombreux pays qui ont fermé sans décision de justice des organisations étrangères menaçant leur sécurité nationale ou leurs fondements constitutionnels ? Les relations entre Amnesty International et le Maroc se sont notamment dégradées depuis la publication de plusieurs rapports à charge, dont «les conditions d'honnêteté et d'objectivité étaient totalement absentes». L'ONG fragilisée par le départ de plusieurs de ses dirigeants après une enquête externe révélant un environnement de travail «toxique» au sein de la structure, reste constante dans son acharnement contre Rabat. La Maroc a sans cesse affirmé que les agissements d'Amnesty relèvent «d'une campagne de diffamation internationale injuste» dictée par «un agenda n'ayant aucun lien avec la défense des droits de l'Homme», tout en dénonçant l'«acharnement systématique et continu» d'Amnesty «contre les intérêts du Maroc». Le Maroc a assuré «ne pas disposer de la technologie de NSO». Le Maroc a délivré, pour rappel, «deux citations directes en diffamation» contre deux associations dont Amnesty, à l'origine des révélations controversées sur les clients supposés du logiciel Pegasus. Une première audience procédurale est prévue le 8 octobre devant la chambre spécialisée en droit de la presse. En 2015 déjà, le Maroc a expulsé deux activistes d'Amnesty qui menaient une prétendue enquête de terrain sur la situation des migrants et des demandeurs d'asile au Maroc sans «une autorisation préalable des autorités compétentes» et sans les assurances écrites et verbales autorisant la visite. L'affaire Pegasus serait-il le point de non-retour ? «L'Etat marocain entend immédiatement saisir la justice française car il souhaite que toute la lumière soit faite sur les allégations mensongères de ces deux organisations qui avancent des éléments sans la moindre preuve concrète et démontrée», avait accusé l'avocat de Rabat. Les organisations Forbidden Stories et Amnesty International ont obtenu une liste de 50 000 numéros de téléphone, sélectionnés pour être potentiellement surveillés, et ont cité le nom du Maroc. En 2020, les autorités marocaines ont «réfuté catégoriquement» vendredi les «allégations infondées» d'Amnesty International, qui prétendent que le Maroc a infiltré le téléphone d'un individu avec un logiciel de surveillance. Dans un communiqué, Rabat a appelé l'ONG à «étayer» son rapport «par des preuves». Le directeur d'Amnesty au Maroc a été convoqué et il lui a été demandé de fournir «dans les plus brefs délais» ces preuves, selon la même source. Jusqu'à ce jour, aucune justification n'a été fournie.