Cent civils, enlevés début juin par des hommes armés dans le village de Manawa dans le nord-ouest du Nigeria, ont retrouvé leur liberté après 42 jours de captivité, ont annoncé mardi 20 juillet les autorités de l'Etat de Zamfara. «Le 8 juin 2021, des bandits ont envahi le village de Manawa et enlevé 100 villageois dont des femmes, en majorité de jeunes mères, des hommes et des enfants», selon le communiqué de la police de l'Etat de Zamfara. «Les victimes, qui étaient retenues par leurs ravisseurs depuis 42 jours ont été libérées sans le paiement d'une quelconque rançon», affirme ce communiqué qui ne précise pas comment la libération s'est déroulée. Le nord-ouest du Nigeria est le théâtre depuis plusieurs années des activités de bandes de criminels qui attaquent, pillent et enlèvent les villageois, dont ils volent le bétail et brûlent les maisons. L'armée a déployé récemment de nouveaux renforts militaires, dont des avions de combat, dans la région pour mettre un terme aux violences des «bandits», qui se sont également reconvertis depuis quelques mois dans l'enlèvement de masse d'écoliers ou de lycéens contre rançon. Les malfaiteurs sont connus pour s'abriter dans les zones boisées de la forêt de Rugu, qui s'étend sur les Etats de Niger, Katsina, Kaduna et Zamfara. Les autorités de Zamfara ont l'habitude de discuter avec les groupes criminels avec lesquels ils négocient depuis plus d'un an des accords d'amnistie en échange de la remise de leurs armes. Ce sont les responsables de l'Etat de Zamfara qui avaient d'ailleurs négocié la libération en décembre dernier de 344 garçons qui avaient été enlevés par des bandits de leur pensionnat dans l'Etat voisin de Katsina. À chaque libération, les autorités nient payer une quelconque rançon aux ravisseurs, mais cela fait pourtant peu de doute pour les experts en sécurité qui craignent que cela ne mène à une multiplication des enlèvements dans ces régions minées par l'extrême pauvreté et peu ou pas du tout sécurisées. Le président Muhammadu Buhari, un ancien général de l'armée au pouvoir depuis 2015, fait face à des critiques de plus en plus virulentes pour son incapacité à assurer la sécurité dans le pays le plus peuplé d'Afrique, en proie à de nombreux troubles.