Dans un long post sur Instagram, l'entrepreneur Omar Azaitar dit suspecter une journaliste d'avoir utilisé son poste pour le recruter afin d'effectuer des actes contre le Maroc, exprimant son indignation des informations qui visent le royaume. Nouveau maillon d'une chaîne qui n'en finit pas de s'allonger concernant la fiabilité douteuse de l'enquête contre NSO. Le consortium d'investigation Forbidden Stories et Amnesty International a eu accès à une liste, établie en 2016, de 50 000 numéros de téléphone sélectionnés en vue d'un prétendu repérage potentiel. Mais, rapidement, des critiques méthodologiques avaient émergé, surtout la présence de numéros de téléphone sur les listes dévoilées à l'insu de leurs probables propriétaires. L'entrepreneur Omar Azaitar s'est mu en lanceur d'alerte, ce mardi 20 juin. Il a déclaré n'avoir jamais été informé qu'il a été victime d'un quelconque espionnage. Il a accusé une journaliste collaborant avec Süddeutsche Zeitung, un quotidien de tendance libérale de gauche, de tenter de l'enrôler afin de cibler les intérêts du Maroc. Comble d'ironie, les fuites concernant les Panama Papers ont été initialement envoyées au… Süddeutsche Zeitung avant que les données en soient partagées par l'intermédiaire du consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ). «Une dame m'a contacté s'est présentée comme Kristiana Ludwig du quotidien allemand Suddeutsche Zeitung, une journaliste allemande qui défend les droits des citoyens allemands contre les autorités marocaines ! J'ai été choqué lorsqu'elle m'a dit que mon nom figurait sur une liste de journalistes et d'avocats diffusée par un organisme de presse disant que j'étais victime d'espionnage, sans que je le sache» note M. Azaitar dans son post sur Instagram. «Ce qui est encore plus dangereux, c'est que cette journaliste allemande a essayé de m'attirer pour cibler certaines entités au Maroc. J'ai été clair et honnête avec cette journaliste. Je lui ai dit qu'avant d'être allemand, je suis marocain, que je suis un sportif qui n'a rien à voir avec ce genre de problème et que je n'ai jamais été victime d'une quelconque activité d'espionnage. Je n'ai rien à dire à ces gens et je ne sais même pas quels sont leurs objectifs et pourquoi m'ont ils appelé. Je leur dis, ainsi qu'à ceux qui mettent mon nom dans cette liste, sans que je le sache, que je n'accepte pas qu'on m'utilise ou que mon nom soit entraîné dans des questions suspectes» détaille la même source. Le groupe NSO a, dans un communiqué très virulent publié le 19 juillet, «nié fermement les fausses accusations portées» dans l'enquête. Elle «est bourrée de suppositions erronées et de théories non corroborées, les sources ont fourni des informations qui n'ont aucune base factuelle», a-t-il écrit sur son site, en précisant envisager de porter plainte en diffamation. «Je ne m'arrêterai pas là, surtout si je découvre qu'une personne ou une entité étrangère essaie d'utiliser mon nom et celui de ma famille pour nuire au Maroc, mon pays. C'est ma réponse à cette dame allemande. Quant à ma position juridique, je la rendrai publique si ces entités insistent pour m'entraîner dans des problèmes qui ne me concernent pas» a pointé M. Azaitar. Les journalistes du «Projet Pegasus», pour rappel ont rencontré une très petite partie des détenteurs de ces numéros divulgués et ont récupéré uniquement 67 téléphones qui ont fait l'objet d'une expertise technique dans un laboratoire d'Amnesty International, dont les conditions n'ont pas été dévoilées. Les conclusions ont confirmé une infection ou une tentative d'infection par le logiciel espion de NSO Group pour 37 appareils, dont 10 situés en Inde, un chiffre très anecdotique.