« Ne pas pouvoir rentrer dans son pays est insoutenable» : les expatriés algériens et tunisiens coincés à l'étranger se sentent «abandonnés» par leurs gouvernements. La compagnie nationale Royal Air Maroc a promis, en revanche, des réductions sur tous les billets pour contenir la hausse de prix liée à la saison estivale. «Tunisair et Air Algérie doivent cesser leurs manigances (la pagaille sur les prix des billets d'avion). On ne dispose pas de vrais leaders comme le roi Mohammed VI, on n'en a pas» détone un journaliste tunisien dans une vidéo devenue virale. «Le roi Mohammed VI pense à son peuple. Les tarifs vont de 97 euros pour la zone Europe à 600 euros pour la zone Amérique. C'est un roi intelligent, clairvoyant, pas un benêt comme Abdelmadjid [Tebboune]». Le Maroc a lancé, sur orientations royales, le grand plan annuel de transit estival de sa diaspora, avec un large dispositif assorti de rabais sur les liaisons aériennes afin d'amortir la différence de coût pour les voyageurs. La presse marocaine a présenté cette opération comme «un des plus grands mouvements de personnes sur le continent européen». La diaspora marocaine, déplorant des coûts bien plus importants et des temps de traversée plus longs depuis des semaines a été entendue. Le roi Mohammed VI a ordonné aux acteurs locaux du transport aérien et maritime de «pratiquer des prix abordables». La compagnie nationale aérienne Royal Air Maroc (RAM) a publié dans la foulée des tarifs à la baisse sur toutes ses destinations pour les 2,5 millions de sièges disponibles cet été. L'attente de la diaspora marocaine est d'autant plus grande qu'en 2020, les voyages ont été fortement réduits du fait de la pandémie. Moins de 51 000 passagers et 21 900 véhicules avaient été transbordés pendant l'été, selon les chiffres officiels. En 2019, environ trois des cinq millions des Marocains expatriés en Europe étaient revenus dans leur pays natal durant la saison estivale, en traversant l'Espagne puis le détroit de Gibraltar. Le Maroc a annoncé dimanche 6 juin la réouverture «progressive» des frontières aériennes à partir du 15 juin. Deux listes de pays ont été établies avec des critères différents d'accès : la liste A comprend «tous les pays ayant des indicateurs positifs», dont ceux de l'Union européenne, tandis que la liste B concerne 74 pays avec «une propagation des variants ou l'absence de statistiques précises sur la situation épidémiologique», parmi lesquels l'Algérie, l'Argentine, l'Inde ou l'Afrique du Sud, selon un communiqué du ministère des affaires étrangères.