L'activiste du « Mouvement 20 Février » et de l'Association marocaine des droits de l'homme, (AMDH) à Casablanca, Oussama Housn, incarcéré à la prison locale de « Ain Sebaa », a accusé cette association de l'avoir « instrumentalisé». Oussama, qui purge une peine de trois ans de prison depuis 1er juin 2014 pour « dénonciation calomnieuse et déclaration d'un crime dont il connaît l'inexistence », a adressé, le 27 mai dernier des lettres intitulées « Mise au point et excuses » au chef du Gouvernement, au ministre de la Justice et des libertés, au Délégué interministériel aux droits de l'homme et au CNDH. Dans ces lettres, Oussama Housn affirme que ses déclarations contenues dans la vidéo diffusée sur le réseau social, faisant état de son enlèvement et sa torture par des personnes inconnues, ne sont que des allégations mensongères. L'intéressé a, durant sa comparution devant le procureur général près la Cour d'appel de Casablanca, affirmé qu'il était sous pression exercée par des membres de l'AMDH qui ont exploité son jeune âge et son manque d'expérience ainsi que sa naïveté, précisant ne jamais avoir eu l'intention de nuire à une quelconque partie ou institution nationale, mais qu' « il a été instrumentalisé par certains membres de l'AMDH pour servir des desseins » qu'il ignore. Oussama a en outre souligné avoir agi de bon gré et sans aucune pression ou orientation en adressant ces lettres, notamment au ministre de la Justice, et au CNDH, sous la supervision du directeur de la prison, rejetant la responsabilité sur deux membres de l'AMDH en l'occurrence , Abdelhamid Amine et Mahjouba Karim qu'il accuse d'avoir exagéré son dossier à des fins de ternir l'image du pays. Selon lui, ces deux personnes lui ont demandé de continuer à dire des mensonges en dépit de son intention de revenir sur ses allégations lors du procès. Et ce jeune homme de préciser que ce sont eux qui ont filmé la vidéo diffusée sur le réseau social contenant ses allégations d'enlèvement et de torture par des personnes inconnues, après avoir été invité à prendre part à un sit-in devant le tribunal de Aïn Sbaa, précisant que des questions lui étaient posées à des fins qu'il ignorait, et que c'est la dénommée Chaimae Mansour, membre de l'AMDH à Salé, qui lui dictait les mots devant être prononcés durant l'enregistrement. Toujours selon lui, le président de l'association Ahmed el Hayej et l'avocat Al Hassan Attas ainsi que Abdelhamid Amine lui ont remis la somme de 200 dh chacun après l'enregistrement de la vidéo, soit 600 dh au total, ajoutant avoir été contacté, après sa convocation par la police judiciaire, par Ahmed el Hayej pour l'informer que l'avocat Attas a été chargé de le défendre, le sommant, au passage, de ne pas se rétracter. Oussama Housn a en outre affirmé avoir été accompagné par le secrétaire général de l'AMDH Taieb Madmad chez ce dernier dans une villa à Salé dans laquelle il a séjourné près d'une semaine, et où il a été victime de crises nerveuses une fois avoir pris conscience de la gravité de ses allégations, d'où sa décision de se rétracter et d'assumer seul la responsabilité sans impliquer les membres de l'association. Le prévenu a également fait état d'une aide financière de 50 à 200 dh par jour que lui accordait l'association à travers l'intermédiaire Mahjouba Karim, ainsi que d'une somme de 600 dh à sa famille. Il a précisé à cet égard que ce soutien financier à sa famille a été suspendu pendant presque quatre mois, mais a été repris à sa grande surprise pour atteindre 1000 dh directement après la publication du rapport sur les droits de l'homme par le département d'Etat américain dans lequel, son nom et son affaire ont été cités et exploités pour nuire à l'image de son pays. Il a conclu en affirmant être prêt à affronter toutes les personnes susmentionnées, exprimant son regret pour tout ce qu'il a dit après avoir été instrumentalisé, et demandé des excuses à tous ses concitoyens marocains.