L'ambassadeur des Etats-Unis à Rabat, Dwight Bush, a été convoqué, mercredi 18 mai 2016, par le ministre délégué aux Affaires Etrangères, Nasser Bourita, en présence de Mohamed Yassine Mansouri, Directeur Général des Etudes et de la Documentation. Et ce, suite à la réaction du porte-parole du Département d'Etat rejetant en bloc les affirmations du gouvernement marocain au sujet du contenu mensonger du rapport sur les droits de l'Homme. Selon le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération (MAEC), au cours de cet entretien, il a été exposé à l'ambassadeur américain trois cas confirmant «la manipulation avérée et les erreurs factuelles flagrantes qui entachent le rapport du Département d'Etat». Concernant le premier cas «Ouafae Charaf», le porte-parole du ministère explique que le rapport du Département d'Etat prétend que Mme Ouafae Charaf a été condamnée à deux ans de prison pour avoir fait de « fausses allégations de torture » et « signalé des crimes dont elle connaissait l'inexistence ». «Or, l'enquête judiciaire diligentée et les écoutes légales conduites par le parquet dans ce cadre, ont permis de confirmer, de manière catégorique, que l'intéressée a sciemment inventé le scénario de son présumé enlèvement, et incité les membres de sa propre famille à faire des déclarations mensongères pour corroborer sa thèse», explique la même source. Et d'ajouter : «c'est le motif pour lequel elle a été condamnée, selon les dispositions de la loi marocaine en vigueur, pour «dénonciation calomnieuse», «présentation de fausses preuves concernant un crime imaginaire» et «outrage à la police judiciaire et un fonctionnaire lors de l'exercice de ses fonctions». Pour le deuxième cas, celui de « Oussama Housn », «le rapport du Département d'Etat prétend que M. Oussama Housn a été condamné à une peine de 3 ans d'emprisonnement pour avoir fait de « fausses allégations de torture » et « signalé des crimes dont il connaissait l'inexistence »». Or, tient à préciser le porte parole du ministère, «l'enquête judiciaire a établi, de manière catégorique, le caractère affabulateur et mensonger des allégations de l'intéressé, puisque son amie a démenti ses affirmations et déclaré qu'il était en sa compagnie au moment même où il prétend avoir fait l'objet d'enlèvement. Des enregistrements vidéo disponibles confirment ces faits». Le troisième cas concerne ‘'Hamid Mahdaoui''. Selon le rapport du Département d'Etat américain, « le 29 juin, un tribunal de Casablanca a condamné Hamid Mahdaoui, rédacteur en chef du site web d'informations BADIL, à une peine de quatre mois de prison avec sursis, pour diffamation du chef de la Direction générale de la sûreté nationale, Abdellatif Hammouchi », indique la même source. Or, poursuit le porte-parole, «les faits rapportés par le rapport n'ont fait l'objet d'aucune vérification, démontrant ainsi la négligence, voire la mauvaise foi des rédacteurs. Car, M. Hammouchi n'était pas encore en charge de la DGSN au moment des faits allégués contre lui. En fait, la DGSN, dont le Directeur Général de l'époque était M. Bouchaib Rmil, avait déposé, le 5 juin 2014, une plainte à l'encontre de M. Mahdaoui, pour «outrage à travers la déclaration d'un crime dont il connait l'inexistence», «outrage à corps organisé» et «dénonciation calomnieuse» ». «Le gouvernement marocain pense et espère que ces cas concrets ne pourraient être niés par le Département d'Etat. Le Maroc, sûr de ses affirmations, détient d'autres preuves sur d'autres cas et dont il est prêt à démontrer le caractère fallacieux», souligne la déclaration du porte-parole du MAEC. «Le Maroc est un Etat d'institutions. Il dispose de structures nationales dont la crédibilité et le sérieux sont largement reconnus. Il s'agit d'institutions de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNDH, DIDH, le Médiateur...), de régulation et de gouvernance (HACA, Conseil de la Concurrence, Instance Nationale de probité et de lutte contre la corruption, IRCAM...), ajoute le porte-parole, soulignant que ces institutions, jalouses de leurs attributions, sont les premières concernées par l'évolution de la situation des droits de l'Homme dans le Royaume». «Des allégations graves, comme celles contenues dans le rapport du Département d'Etat, donnent l'impression que ces institutions ne remplissent pas leurs tâches. Elles constituent même une insulte à leur engagement actif et au dévouement de leurs membres», déplore le porte-parole. «La réaction du porte- parole américain confirme le doute du Maroc quant à la sincérité du Département d'Etat et sa disposition à collaborer « avec le gouvernement marocain afin que la vérité que nous demandons avec insistance soit restaurée, et que les manipulations et le mensonge soient dénoncés », comme demandé par le communiqué du Ministère de l'Intérieur publié hier'' mardi, indique la même source. ‘'De même, ajoute-t-on, l'acharnement des rédacteurs du rapport, quitte à dénaturer les faits, pousse le gouvernement du Royaume du Maroc à s'interroger sur les véritables visées et motivations de cet exercice».