Deux proches du ministre de la santé, Zweli Mkhize, auraient touché des paiements irréguliers liés à un contrat de communication. Près de 820 millions d'euros de contrats liés à la lutte contre la Covid-19 font l'objet d'enquêtes pour corruption en Afrique du Sud, y compris une affaire concernant deux proches du ministre de la santé, Zweli Mkhize. Jusqu'ici, 63 cas de fonctionnaires soupçonnés d'être impliqués ont été transmis au procureur national et 87 entreprises ont été inscrites sur une liste noire et ne pourront plus décrocher de contrats publics. «Nous sommes à un stade critique de l'enquête. Je ne peux pas entrer dans les détails [...] Nous enquêtons sur toutes les accusations. Le ministre a exprimé sa coopération», a déclaré lors d'une session en ligne au Parlement, mercredi 2 juin, le chef de l'Unité des enquêtes spéciales (SIU), Andy Mothibi. Visage de la lutte contre la pandémie et promis à un brillant avenir au sein du Congrès national africain (ANC, au pouvoir), Zweli Mkhize est dans la tourmente : la semaine dernière, plusieurs médias ont dévoilé que son ex-porte-parole, Tahera Mather, et son ancienne assistante personnelle, Naadhira Mitha, auraient touché des millions de rands en paiements irréguliers liés à un contrat de communication autour du Covid-19. Le ministère a reconnu «des irrégularités flagrantes auxquelles il faudra certainement répondre», réclamant « un peu de temps », ce qui lui a valu de nombreux sarcasmes. Fraude et prix gonflés Les enquêteurs épluchent plus de 4 000 contrats portant sur des services et fournitures liés à la lutte contre le Covid-19. Environ 40 % des contrats suspects ont été examinés, a précisé M. Mothibi. «Nous continuons de recevoir de nouvelles allégations de mauvaise gestion et d'irrégularités», a-t-il ajouté. Son unité, sous la tutelle du ministère de la justice, s'intéresse depuis l'an dernier à des dizaines d'entreprises, certaines liées à des réseaux politiques, auxquelles ont été attribués de juteux contrats dans le cadre de la lutte gouvernementale contre la pandémie. Le SIU avait déjà révélé en février que l'équivalent de près de 14 millions d'euros avaient été siphonnés l'an dernier par la corruption, la fraude et des prix gonflés pour les équipements de protection fournis aux hôpitaux publics. Zweli Mkhize, ministre de la santé depuis 2018, s'était alors engagé à limiter les possibilités de comportements frauduleux, notamment autour des «questions contractuelles» au sein de son ministère.