L'Association sahraouie pour la défense des droits de l'Homme (Asadedh) a «fermement condamné», le 24 mai, les déclarations données dimanche par Salem Lebsir, fidèle lieutenant de Ghali, à un journal espagnol après avoir visité ce dernier à l'hôpital. L'hospitalisation en avril dans un établissement de Logroño (nord de l'Espagne) du chef du Polisario a provoqué une crise diplomatique entre le Maroc et l'Espagne, suivie cette semaine par une crise migratoire avec un afflux inédit de milliers de migrants marocains dans la ville de Sebta. Ce 24 mai, l'Association sahraouie pour la défense des droits de l'Homme (Asadedh), a «fermement condamné» les déclarations données hier par Salem Lebsir à un journal espagnol après avoir visité Brahim Ghali à l'hôpital. Dans ses déclarations, le bras droit du chef du Polisario a annoncé textuellement, «que Brahim Ghali, faisant l'objet d'une enquête pour crimes contre l'humanité, torture, détentions arbitraires, enlèvements, etc. ne comparaîtrait pas devant le tribunal même s'il était convoqué par le juge instructeur et qu'après sa convalescence, il se rendrait en Algérie sans se déclarer devant le tribunal» rapporte le communiqué de l'Asadedh. Nous considérons que ces déclarations «sont un défi clair à la justice d'une démocratie consolidée telle que la démocratie espagnole et en même temps un mépris envers le pouvoir judiciaire et politique espagnol, après les déclarations faites ces derniers jours par le ministre de la Affaires étrangères, Mme Laya, dans laquelle il a insisté sur le fait que si Ghali était convoqué, qu'il devrait témoigner comme tout autre citoyen», indique l'Asadedh. «Nous travaillons déjà pour obtenir du parquet que des mesures pertinentes soient prises pour que Brahim Ghali, sous enquête, n'échappe pas à nouveau à l'action de la justice», précise la même source. Brahim Ghali devrait être entendu début juin dans les dépendances de l'Audience nationale, juridiction spécialisée dans les affaires politiques et financières qui siège à Madrid. La justice a rouvert l'enquête préliminaire, qui avait été classée en raison des difficultés d'identification des 28 personnes, dont M. Ghali, visées dans la plainte de l'Association sahraouie pour la défense des droits de l'Homme (Asadedh). L'association y dénonce des «assassinats», des «tortures», des «disparitions», des «détentions arbitraires» et des «actes de terrorisme», qui ont selon elle été commis par le Front Polisario dans un camp de réfugiés du Sahara occidental dans les années 1970 et 1980. La plainte porte sur des faits commis entre 1974 et 1988, et concerne des détentions arbitraires et «plusieurs dizaines d'assassinats» dans le camp de réfugiés de Tindouf en Algérie, contrôlé par le Polisario, avait le président de l'Asadedh, Ramdan Mesaud Larbi.