L'accueil par l'Espagne en catimini du dénommé Brahim Ghali, chef des séparatistes sous une fausse identité, est un «scandale» et «une trahison» portant atteinte aux relations historiques entre les deux pays, a affirmé le premier secrétaire de l'Union Socialiste des Forces Populaires (USFP), Driss Lachgar, dans un entretien au journal espagnol ABC, publié mercredi. L'attitude de l'Espagne depuis le déclenchement de cette affaire confirme l'existence d'«un accord» entre les gouvernements espagnol et algérien pour transférer le dénommé Brahim Ghali, poursuivi pour de graves accusations de terrorisme et de génocide, à bord d'un avion privé et avec de faux documents sans en informer le gouvernement marocain, a souligné M. Lachgar. «En outre, le gouvernement espagnol a nié et remis en question cette situation, ce que je considère un scandale qui porte atteinte aux relations historiques de bon voisinage, de confiance et de partenariat entre nos deux pays», a déploré le premier secrétaire de l'USFP. Le prétexte humanitaire avancé par le gouvernement de Pedro Sanchez n'est pas recevable dès lors que l'intéressé est entré en Espagne sous une fausse identité, a-t-il expliqué, relevant le peuple marocain a ressenti cela comme «une trahison de la part de ses voisins espagnols». Les considérations humanitaires se sont révélées être de simples subterfuges, a affirmé M. Laghgar, notant que «le fait de parler aujourd'hui de responsabilité historique ou administrative n'est autre que la nostalgie d'un passé colonial honteux». Il a indiqué que «toute allusion à la responsabilité ou à la tutelle de l'Espagne sur les provinces sahariennes est l'expression d'une hostilité manifeste à l'égard du peuple marocain sur une question centrale qui connaît aujourd'hui un tournant majeur auprès de l'opinion publique internationale suite à la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les Etats-Unis d'Amérique». Après avoir mis l'accent sur le rôle prépondérant du Maroc pour faire de la Méditerranée un espace de sécurité, de paix et de prospérité pour les rives Nord et Sud, M. Lachgar a relevé que «cette crise nous incite à réexaminer les relations bilatérales en profondeur». «Le Maroc est victime de cet acte inamical et le peuple marocain attend une position claire du gouvernement espagnol pour redonner toute son importance au partenariat stratégique entre nos deux pays et rétablir ainsi la confiance rompue», a-t-il conclu.