La communauté internationale a appelé à une «désescalade» des tensions à Jérusalem, où de violents affrontements se produisent, les plus importants de ces dernières années à Jérusalem-Est occupée. L'Union européenne a appelé samedi les autorités politiques et religieuses israéliennes et palestiniennes à agir de «toute urgence» pour une «désescalade» des tensions à Jérusalem, dans un communiqué publié par le porte-parole du chef de la diplomatie européenne. «Ces derniers jours, les tensions et la violence en Cisjordanie occupée, notamment à Jérusalem-Est, ont dangereusement augmenté», a déploré le porte-parole de Josep Borrell. «Les dirigeants politiques, religieux et communautaires de tous bords doivent faire preuve de retenue et de responsabilité et tout mettre en œuvre pour calmer cette situation explosive», a-t-il ajouté. «La violence et l'incitation sont inacceptables et les auteurs de chaque partie doivent être tenus pour responsables», a-t-il insisté. «L'Union européenne appelle les autorités à agir de toute urgence pour une désescalade des tensions actuelles à Jérusalem». «Violation du droit international» De plus, l'UE juge «très préoccupantes» les expulsions de familles palestiniennes à Sheikh Jarrah et dans d'autres quartiers de Jérusalem-Est. «Ces actions sont illégales au regard du droit humanitaire international et ne font qu'attiser les tensions sur le terrain», a averti le porte-parole. Pour sa part, la diplomatie russe a exprimé elle aussi ce samedi son «inquiétude» et appelé à éviter une «escalade des violences» à Jérusalem, où les heurts les plus importants de ces dernières années ont éclaté vendredi entre palestiniens et policiers israéliens. «À Moscou, cette évolution est perçue avec inquiétude», a indiqué dans un communiqué la diplomatie russe, ajoutant appeler «toutes les parties à s'abstenir de démarches pouvant entraîner une escalade des violences». Par ailleurs, Moscou a réitéré sa position selon laquelle «l'expropriation de terres et de biens, ainsi que la création de colonies par Israël dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est, n'ont aucune valeur juridique». «De telles actions constituent une violation du droit international et empêchent un règlement pacifique fondé sur la création de deux Etats, la Palestine et Israël», ajoute la diplomatie russe. Pour rappel, plus de 175 Palestiniens et six policiers israéliens ont été blessés vendredi, la plupart sur l'Esplanade des Mosquées, appelée Mont du Temple par les Juifs, dans les heurts les plus importants de ces dernières années à Jérusalem-Est occupée. De nouveaux rassemblements sont attendus samedi, à l'initiative notamment du Haut Comité de suivi des Arabes d'Israël, un groupe de pression qui a appelé à des manifestations dans tout le pays en solidarité avec les Palestiniens de Jérusalem. Les manifestations sont les plus violentes à Jérusalem depuis les heurts ayant fait 125 blessés fin avril, mais aussi depuis des échauffourées liées au transfert en 2018 de l'ambassade des Etats-Unis dans la ville disputée, voire celles de l'été 2017 liées à la mise en place par Israël de détecteurs de métaux à l'entrée de l'Esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam.