Depuis que les Etats-Unis ont reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara, les séparatistes du «Polisario» ont multiplié les actes hostiles, allant jusqu'à la rupture du cessez-le-feu de 1991 en novembre, indique Nancy Huff, présidente de l'ONG américaine «Teach the Children International», dans une tribune. «J'ai commencé à travailler dans la région en décembre 1999 et j'ai passé sept ans à entrer et à sortir des camps de Tindouf, en Algérie. Au fil des années, j'ai appris à connaître la déception, l'oppression, la torture, les abus et l'exploitation que vivent les Sahraouis, en particulier les femmes et les enfants», relève Nancy Huff. L'humanitaire bénévole fait observer que le «Polisario» s'est engagé pendant des décennies dans une répression systématique des Sahraouis. Elle souligne que les séparatistes, «à travers leurs patrons en Algérie, ont trahi les Sahraouis par la violence, la violation de leurs droits civils et humains, leur collaboration avec des réseaux criminels et terroristes et le détournement de l'aide humanitaire pour financer les achats d'armes et leur propre enrichissement». Par ailleurs, la militante associative américaine a relevé que le «Polisario» recrute et supervise la formation des enfants-soldats à Tindouf, indiquant qu'en février 2020, «le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a reçu une déclaration écrite détaillant cette affaire» et que le 10 mars dernier, ledit Conseil «a permis à plusieurs organisations de défense des droits humains de s'exprimer sur les violations commises contre les enfants dans les camps de Tindouf ainsi que sur le recrutement forcé des enfants par les milices du Front Polisario». A ce titre, Nancy Huff a rappelé que l'expert en relations internationales, Matteo Dominici, s'exprimant au nom d'une ONG suisse, a déclaré que «les enfants des camps de Tindouf sont utilisés comme chair à canon». Elle affirme aussi que le «Polisario» réprime les droits individuels des séquestrés de Tindouf. «Aucun recensement n'a été autorisé à Tindouf, de sorte que même le nombre précis de personnes ayant besoin d'aide ne peut être correctement comptabilisé», déplore-t-elle. En outre, la présidente de l'ONG américaine «Teach the Children International» a noté que des preuves d'enlèvements, d'emprisonnement, de travail forcé, de torture et de viol ont toutes été révélées. «La gravité des crimes perpétrés ne peut pas être sous-estimée (…) Je n'oublierai jamais la peur dans les yeux d'une mère de 22 ans qui a réussi à échapper à l'enfer qu'elle a vécu. Elle avait tenté de s'enfuir à plusieurs reprises. Après que ses enfants lui aient été sauvagement enlevés, elle s'est enfuie au milieu de la nuit, obligée de laisser ses deux petits derrière elle», a-t-elle poursuivi. Nancy Huff relève également que des Sahraouis qui ont réussi à s'échapper des camps pour rejoindre des familles adoptives en Espagne ont déclaré avoir été détenus de force après avoir rendu visite à leur famille à Tindouf, «ce qui a souvent entraîné de longues périodes d'emprisonnement et même des mariages forcés pour les obliger à retourner dans les camps». Elle ajoute que même les journalistes ont été victimes des agissements du «Polisario». «En juillet 2019, par exemple, trois journalistes et militants ont été arrêtés dans la rue par des militants du «Polisario» et emprisonnés pendant cinq mois dans des centres de détention, où ils ont été harcelés, menacés et torturés», a-t-elle déclaré. Depuis 1975, l'Union européenne accorde, à elle seule, aux séquestrés Sahraouis une aide humanitaire annuelle d'environ 10 millions d'euros. Entre 2004 et 2007, l'Office européen de lutte antifraude (OLAF) a publié un rapport qui fait état d'un grave détournement de l'aide humanitaire destinée aux camps de Tindouf, en Algérie. Cette aide est, selon ce rapport, est utilisée pour acheter des armes, mais est principalement utilisée pour acheter de somptueuses propriétés par les dirigeants du «Polisario» dans les îles Canaries et en Espagne. Il a également été constaté que les denrées alimentaires ainsi que d'autres produits de première nécessité sont revendus à des fins lucratives aux Sahraouis. Pour Nancy Huff, les séparatistes du «Polisario», soutenus par l'Algérie et l'Iran, fonctionnent comme «un vecteur de violence et de terreur». Ils tiennent en otage les Sahraouis et détournent les aides qui leur sont destinées. «Il n'est plus acceptable que nous condamnions simplement la situation et que nous ne fassions rien pour provoquer des changements sur le terrain. Le moment est crucial, les preuves sont accablantes et le peuple Sahraoui mérite une vraie justice. Il est temps qu'ils l'obtiennent», a-t-elle conclu.