Le ministre algérien de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a déclaré qu'il «préférait qu'une troisième vague de Covid-19 frappe le pays afin que les gens adhèrent aux mesures préventives, en particulier la distanciation sociale et le port de masques». Dans les hôpitaux algériens, la situation sanitaire de la Covid-19 échappe au contrôle et le pays enregistre une recrudescence de cas de contamination. La courbe des coronavirus du pays a continué d'augmenter au cours de la semaine dernière, avec plus de 200 infections enregistrées par jour contre moins de 100 auparavant. Quelque 121 866 cas ont été recensés dans ce pays de 44 millions d'habitants depuis le signalement du premier cas le 25 février 2020, dont 3 284 décès et près de 84 940 guérisons. Lors d'une visite des cliniques publiques d'Alger, des journalistes ont demandé à Benbouzid si le comité scientifique de suivi de la pandémie de coronavirus s'attendait à une nouvelle vague. «Nous ferions mieux d'être exposés à une troisième vague d'infections pour que les citoyens adhèrent au protocole de santé», a-t-il répondu. Sa réponse a reflété le mécontentement du gouvernement face à l'indifférence de la population, en particulier sur les marchés surpeuplés depuis le début du Ramadan. Le personnel médical «est parfaitement préparé (pour faire face à une troisième vague), et a pris toutes les précautions», a affirmé le ministre, notant que la plupart des pays ont été frappés par une troisième vague sur de nouvelles souches. Commentant la lenteur de la vaccination, Ben Bouzid lui a reproché le nombre limité de doses reçues par Alger. Il a souligné que le monde entier est aux prises avec la disponibilité des vaccins, ajoutant que même certains pays producteurs ne sont pas en mesure de fournir des vaccins à leurs citoyens. Ben Bouzid a confirmé les efforts des autorités compétentes pour obtenir plus de doses, notant que plusieurs contrats avec des entreprises manufacturières et des pays ont été signés. Il semblait optimiste quant à la réception prochaine de «grandes quantités de vaccins Covid-19», sans en préciser la source. «Nous prévoyons des doses supplémentaires en mai», a-t-il dit, notant que deux lots précédents devaient être livrés en janvier et février. Mardi, le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné au Comité scientifique de mener une enquête épidémiologique «urgente» sur les nouvelles variantes, d'intensifier les campagnes de sensibilisation et de veiller au respect des mesures préventives.