«Les terroristes ont effectué des actes d'intimidation, de pillages et d'assassinats sur des populations civiles», a déclaré le ministre de la communication d'un pays marqué par de nombreuses attaques djihadistes. Des attaques meurtrières menées dans la nuit de lundi à mardi contre des villages de la commune de Seytenga, dans le nord du Burkina Faso, ont fait «dix-huit morts», a annoncé le gouverneur de la région du Sahel, le colonel-major Salfo Kaboré. «Le bilan humain provisoire s'établit à dix-huit morts et un blessé grave. L'attaque a entraîné un déplacement massif des populations des localités de la zone en direction du chef-lieu de la commune», souligne un communiqué du gouverneur. Mardi soir, dans un précédent bilan, le ministre burkinabé de la communication et porte-parole du gouvernement, Ousséni Tamboura, faisait état «d'incursions d'individus armés dans plusieurs localités du Sahel – Sofokel, Yatakou, Tao et Seytenga – dans la province du Séno». «Les terroristes ont effectué des actes d'intimidation, de pillages et d'assassinats sur des populations civiles. Le bilan fait état de plus d'une dizaine de morts», avait déclaré le ministre. 1 300 morts et un million de déplacés depuis 2015 Un élu local, qui avait requis l'anonymat, avait évoqué pour sa part quinze morts. «Cinq autres personnes ont été enlevées par les assaillants, qui ont également emporté des engins [triporteurs], des vivres et du bétail après avoir vandalisé des commerces», avait-il précisé. Seytenga est une commune rurale située à 40 kilomètres au nord-est de Dori, chef-lieu de la région du Sahel, et à 10 km de la frontière du Niger. Le Burkina Faso est ciblé par des attaques djihadistes depuis 2015, comme ses voisins du Sahel, le Mali et le Niger. D'abord concentrées dans le nord du pays, limitrophe du Mali, les exactions attribuées à des groupes djihadistes, dont le Groupe de soutien de l'islam et des musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaida et l'organisation Etat islamique au grand Sahara (EIGS), ont ensuite visé la capitale et d'autres régions, notamment l'est et le nord-ouest, faisant depuis 2015 plus de 1 300 morts et un million de déplacés fuyant les zones de violences. Mardi, le premier ministre espagnol a confirmé la mort de deux de ses ressortissants, des journalistes exécutés par des terroristes, au lendemain d'une attaque dans l'est du Burkina Faso, à l'issue de laquelle un Irlandais a également été assassiné par les djihadistes.