Si le variant britannique est devenu la souche dominante du coronavirus, la vigilance doit rester de mise face à l'apparition des autres variants brésilien, sud africain et indien, a indiqué le professeur Azeddine Ibrahimi, directeur du laboratoire de biotechnologie de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat. Grâce au dispositif de veille génomique du SARS-CoV2 (Covid-19) mis en place par le ministère de la Santé, on est en train de surveiller l'apparition de nouveaux variants, a assuré M. Ibrahimi dans une déclaration à la MAP, relevant qu'à ce jour, seul le variant britannique a été détecté grâce audit système. Le variant britannique serait la principale souche dominante au Maroc comme à travers le monde, a-t-il noté, insistant sur l'impératif de respecter les mesures restrictives, limiter les déplacements et éviter les rassemblements afin de réduire la multiplication du virus. "Toutes ces données appellent à redoubler de vigilance", a-t-il dit, saluant l'ensemble des décisions prises par les autorités publiques, dont notamment la fermeture des frontières avec plusieurs pays, étant donné que le variant indien circule actuellement dans une dizaine de pays. Il est primordial de maintenir les gestes barrières et accélérer la campagne de vaccination, a soutenu le professeur, expliquant qu'avec l'arrivée cette semaine de milliers de doses, le Maroc pourra stabiliser la situation et consolider les gains, grâce à son approche anticipative et participative, en vue de sortir rapidement de cette crise sanitaire. "Le variant indien circule plus rapidement et les deux mutations qui le composent provoqueraient un abaissement d'immunité", a affirmé le professeur. Appelé B1.677, le variant indien est double mutant car est le résultat de la combinaison de deux mutations qui existaient dans plusieurs variants, a-t-il expliqué, notant qu'il s'agit de la mutation L452R qui a été découverte en Californie et de la mutation A484 qui a été détectée en Afrique du Sud et en Grande Bretagne. Quand une combinaison de plusieurs variants se manifeste dans un seul variant, ce dernier gagne automatiquement en caractéristiques, a-t-il fait savoir, notant que si le variant indien peut être diagnostiqué sans problème, sa circulation demeure, en revanche, beaucoup plus rapide. "C'est la raison pour laquelle l'Inde est en train d'enregistrer des chiffres incroyables d'infections par jour". Concernant les informations selon lesquelles le variant indien provoquerait un échappement immunitaire, M. Ibrahimi a fait savoir que des études réalisées auparavant pour les deux mutations qui composent ce variant, ont fait état d'un abaissement d'immunité. Cependant, une étude récente réalisée en Israël avec le vaccin Pfizer-Biontech démontre que malgré que l'immunité soit réduite, ledit vaccin provoque une réaction immunitaire contre le variant indien, a-t-il assuré.