Le ministre britannique des Finances, Rishi Sunak, qui doit présenter mercredi son budget pour l'exercice de 2021, s'apprête à geler les seuils de l'impôt sur le revenu et à relever le taux de la taxation sur les entreprises en vue de rééquilibrer les finances publiques après une année difficile. Ce budget, le premier après la sortie effective du Royaume-Uni de l'Union européenne, devrait inclure également une extension du dispositif du chômage partiel mis en place depuis l'année dernière pour soutenir les entreprises affectées par la crise sanitaire, selon la presse britannique. Sur l'année fiscale qui commence début avril, le gouvernement britannique avait emprunté 271 milliards de livres sterling pour maintenir l'économie à flot, relevant ainsi la dette publique à 2 130 milliards de livres, soit près de 100 % du PIB. Le ministre, qui cherche à combler un trou de 43 milliards de livres dans les finances publiques, subit des pressions de la part des députés conservateurs pour ne pas toucher aux taux de l'impôt sur le revenu ou de la TVA, mais de geler pour au moins trois ans les seuils de revenus à partir desquels l'impôt sur le revenu est recouvert. Selon le quotidien The Guardian, des membres du groupe influent des députés conservateurs d'arrière-ban Northern Research Group, qui est dirigé par le membre de la commission des finances, Jake Berry, avaient écrit au chancelier de l'échiquier pour souligner la nécessité d'égaliser les règles de concurrence entre les magasins physiques et le commerce en ligne. Selon les données de l'Office des statiques nationales (ONS), le déficit public du Royaume-Uni atteint 270,8 milliards de livres à fin janvier 2021, soit 212,7 milliards de plus qu'un an auparavant, alors que la dette publique elle presque égale au PIB. Il s'agit d'une première historique qui symbolise l'impact brutal de la pandémie et les aides injectées par l'Etat pour soutenir les salariés à travers le dispositif de chômage partiel. Alors que les dépenses et la dette publiques décollent, les ménages et les entreprises risquent fort d'être bientôt mis à contribution pour limiter la dégradation des finances publiques. Le ministre des Finances avait déjà annoncé devant le parlement que le gouvernement aurait besoin de "faire des choix difficiles". Il a toutefois rassuré les Britanniques qu'il n'y aurait pas de "film d'horreur de hausses d'impôts sans fin", tout en reconnaissant la nécessité de rééquilibrer les finances publiques.