C'est une émulation véritable de contrevérités, d'utopies, de déclamations creuses, de réclamations qui ne reposent sur rien, contenues dans la lettre antimarocaine de 24 membres du Sénat américain. Alors que les pourparlers autour du Sahara sous l'égide des Nations unies devant réunir le Maroc, les séparatistes, l'Algérie et la Mauritanie traînent, certaines voix réclament que le sort du Sahara doit se faire par voie de référendum, une option impossible dont ont toutes les justifications sont périmées. Il fallait s'y attendre : adversaires de toute démarche sincère et profonde, ils devaient trouver mauvaise, quelle qu'elle fût d'ailleurs, celle que le Maroc s'efforce de faire prévaloir. Alger et les séparatistes ont pris l'habitude de forcer les portes fermées et de s'immiscer indiscrètement dans les sujets où l'on ne veut pas d'eux. Dernière solution ? le secours de quelques députés américains. C'est une hallucinante lettre d'un autre âge qui aurait assurément des chances minimes d'être entendu des hauts cercles américains. Malheureusement son contenu, dans l'esprit de ceux qui l'ont conçu, ressemble à un cri de désespoir bien plus qu'à une parole de concorde. Une légion de députés su Sénat américain poursuivent le Maroc avec des grincements de dents, des coups de griffe, des hurlements et des cris contre sa souveraineté entière, depuis ses dernières victoires diplomatiques. Ce sont les plus ardents promoteurs en fin de sa carrière des thèses séparatistes qui s'agitent. Dans une lettre adressée au président américain Joe Biden, ils appellent l'occupant de la Maison-Blanche à renoncer à la décision de son prédécesseur de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara. La lettre parle «des revendications illégitimes de souveraineté du Maroc sur le Sahara» et de l'espoir de voir les États-Unis réengagés «à poursuivre un référendum d'autodétermination pour le peuple [sahraoui] du Sahara», une option pourtant rejetée par les chancelleries occidentales et par un large pan de la communauté internationale. Non seulement ces obscurs députés décrivent le Sahara comme un champ de bataille, de feu et de la lutte, mais déforment outrageusement la réalité en prétendant que «la réticence du Maroc à négocier de bonne foi a été un fait récurrent au fil des ans», ajoutant que «la décision de l'ancienne administration de reconnaître leurs revendications n'a servi qu'à récompenser des décennies de mauvais comportement de la part du gouvernement marocain». Des mensonges que rien ne soutient, alors que le roi Mohammed VI a proposé, en 2018 à l'Algérie, la création d'un «mécanisme politique conjoint» pour «dépasser les différends», notamment sur la question du Sahara. «Le Maroc est ouvert à d'éventuelles propositions et initiatives émanant de l'Algérie» pour asseoir les relations entre les deux pays «sur de solides bases de confiance, de solidarité et de bon voisinage», ajouté le souverain. L'Algérie, soutien indéfectible du polisario, continue de ses sourdes menées contre le Maroc. Dans les faits, le sol a continué de trembler de tous côtés sous les pieds impatients des auxiliaires du polisario à l'étranger depuis les récentes percées diplomatiques marocaines. «Des dizaines et des dizaines de milliers de Sahraouis vivent dans des camps de réfugiés, principalement à Tindouf, en Algérie. Ils ont été forcés de quitter leurs maisons en attendant une résolution finale», écrivent les députés américains. Pour rappel, l'ex-haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR), qui n'est que l'actuel patron de l'ONU Antonio Guterres, a affirmé avant quelques années, qu'une augmentation de l'aide humanitaire onusienne en faveur des Sahraouis vivant dans les camps de Tindouf (sud algérien) était liée à leur recensement. Sauf qu'un rapport de l'Union européenne assure qu'une fraude massive est organisée sur l'aide accordée aux réfugiés sahraouis par le régime algérien, lequel refuse tout recensement de la population des camps. Mais n'en parlons pas !