Tant que les vaccins ne sont pas largement disponibles, le redressement des marchés et la reprise économique sont tributaires du soutien continu des politiques monétaires et budgétaires, selon le FMI. Les cours des actions, des obligations d'entreprise et d'autres actifs à risque ont affiché une nouvelle hausse suite aux annonces de déploiement des vaccins. « Les marchés financiers n'ont pas tenu compte de l'augmentation du nombre de cas de COVID-19 et ont misé sur le soutien continu des pouvoirs publics qui compensera d'éventuels mauvais résultats économiques à court terme et servira de tremplin vers l'avenir », note le FMI. Comme le décalage apparent entre l'exubérance des marchés financiers et le retard persistant de la reprise économique se poursuit, il fait craindre une éventuelle correction des marchés si les investisseurs réévaluent les perspectives économiques ou l'ampleur et la durée du soutien des pouvoirs publics. Grâce au soutien inédit des pouvoirs publics, les conditions financières ont été considérablement assouplies l'an dernier, mettant fin au net resserrement intervenu lors de la tourmente de mars 2020 dans la plupart des pays et favorisant ainsi la croissance économique, ajoute l'institution monétaire. Dans les pays avancés, les écarts de taux (différence de rendement entre obligations d'entreprise et titres du trésor à échéance comparable) se sont nettement resserrés pour toutes les entreprises, qu'elles soient mieux ou moins bien notées, s'approchant ou passant en dessous des niveaux enregistrés avant la pandémie. Les taux d'intérêt, qui n'ont jamais été aussi bas, ont abaissé les coûts de financement pour les entreprises, mais ont aussi incité les investisseurs à prendre davantage de risques en recherchant des rendements plus élevés sur leurs investissements, poursuit le FMI. Les pays et les entreprises des marchés émergents ont également bénéficié de l'optimisme des marchés et ont émis des volumes d'obligations records en 2020. Là encore, les écarts de rendement entre les dettes des États et des entreprises des pays émergents et les titres du trésor américain se sont sensiblement résorbés. En outre, les investissements étrangers en actifs financiers des pays émergents (actions et obligations) ont redémarré, offrant ainsi davantage d'options pour répondre aux besoins élevés de refinancement de la dette de ces pays en 2021.