Le FMI a présenté ce mardi, lors d'une conférence de presse, les nouvelles prévisions économiques pour 2020. Ainsi, l'institution monétaire prévoit toujours une grave récession en 2020. Le PIB mondial devrait se contracter de 4,4 %, une amélioration de 0,8 point de pourcentage par rapport à la mise à jour du mois de juin. D'après les prévisions du FMI, la croissance en 2021 devrait rebondir pour atteindre 5,2 %, soit 0,2 % point de pourcentage de moins de ce qui a été prévu au début. La légère amélioration des chiffres du second trimestre et des signes d'une reprise plus vigoureuse au troisième trimestre expliquent la révision à la hausse des pourcentages de 2020, « qui est tout de même partiellement compensée par des révisions à la baisse dans certains pays émergents et pays en développement ». Selon Gita Gopinath, professeur en études internationales et d'économie à l'Université Harvard et chef économiste du FMI, la crise est loin d'être derrière nous. « Les chiffres de l'emploi restent bien en deçà de leur niveau d'avant la pandémie, et le marché du travail s'est davantage polarisé : ce sont en effet les travailleurs à faible revenu, les jeunes et les femmes qui sont le plus durement touchés. Les pauvres le sont de plus en plus : près de 90 millions de personnes devraient se retrouver cette année dans une situation de dénuement extrême. Remonter la pente prendra sans doute du temps : l'ascension pourrait se révéler accidentée et pleine d'imprévus. Il est essentiel que les mesures de soutien budgétaire et monétaire ne soient pas abandonnées prématurément, dans la mesure du possible », explique-t-elle. Par ailleurs, la reprise économique n'est pas assurée tant que la pandémie continue de se propager. Partout, les pays éprouvent des difficultés à revenir aux niveaux d'activité d'avant la pandémie. Le FMI note que pour éviter une nouvelle régression, les pouvoirs publics devront veiller à ne pas mettre fin à leurs mesures de soutien de manière prématurée. « Ils devront faire preuve d'habileté sur le plan intérieur pour gérer les arbitrages entre la relance de l'activité à court terme et la résolution de difficultés à moyen terme. Pour soutenir la reprise, il faudra également resserrer la coopération internationale dans le domaine de la santé et en ce qui concerne l'aide financière apportée aux pays connaissant une pénurie de liquidités. Trouver le bon dosage n'est pas chose aisée, mais l'expérience de ces derniers mois permet de croire, avec un optimisme prudent, que les priorités définies dans le présent rapport pourront être satisfaites », souligne-t-on dans le rapport des perspectives économiques. A noter que les niveaux de la dette souveraine devraient sensiblement augmenter, alors que la baisse de la production potentielle suppose une réduction de l'assiette de l'impôt, ce qui rend le service de la dette plus difficile. Du côté positif, les perspectives de taux d'intérêt bas sur une plus longue période, parallèlement au rebond de la croissance prévu en 2021, peuvent contribuer à alléger le fardeau du service de la dette dans de nombreux pays. Pour s'assurer que la dette reste sur une trajectoire viable à moyen terme, les autorités devront peut-être accroitre la progressivité des impôts, veiller à ce que les entreprises paient leur juste part de charges fiscales et, dans le même temps, éliminer les dépenses inutiles.