La France est «réticente» sur la mise en place d'un passeport vaccinal communautaire, estimant que la question ne doit pas être au menu du Conseil européen de la semaine prochaine, selon son secrétaire d'Etat aux Affaires européennes. «Nous sommes très réticents», a déclaré dimanche Clément Beaune sur la radio France Info. «Si on parle d'un papier, un document qui vous autorise à voyager en Europe, je crois que c'est très prématuré», a-t-il ajouté. «C'est un débat qui n'a pas lieu d'être et ce serait choquant, alors qu'on débute encore partout cette campagne de vaccination en Europe, qu'il y ait des droits plus importants pour certains que pour d'autres. Ce n'est pas notre conception de la protection et de l'accès aux vaccins». Le chef du gouvernement grec avait appelé mardi l'Union européenne à adopter un certificat «standardisé» de vaccination pour donner un coup de pouce à l'industrie du tourisme, terrassée par la pandémie du coronavirus. Une idée à laquelle la Commission européenne est favorable, selon sa présidente, Ursula von der Leyen, parlant d'un «impératif médical», à l'inverse de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui s'y est déclarée opposée «pour le moment» à l'échelle planétaire. «On ne doit pas ouvrir le débat maintenant. Quand l'accès au vaccin sera généralisé, ce sera un sujet différent», a insisté Clément Beaune. Le ministre a par ailleurs évoqué la situation des travailleurs frontaliers – 350.000 Français selon lui. «Nous envisageons de renforcer au sein de l'espace européen les mesures de contrôle», a-t-il indiqué, assurant qu'il n'y aurait pas de fermeture des frontières de l'espace Schengen. «On vérifie aussi le type de tests que l'on peut exiger», a-t-il ajouté. «On réfléchit à une liste de tests antigéniques qui seraient reconnus partout en Europe. Aujourd'hui ce n'est pas encore le cas».