En marge de la reconnaissance des États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara, un charivari hexagonal évoque, sans la moindre preuve, l'idée d'un «rétropédalage» de Washington et une possible annulation de la décision de Donald Trump par l'administration Biden. Les ennemis du Maroc multiplient les pronostics, mais tout ce qu'ils peuvent se proposer de mieux, c'est de propager de faux bruits, de tenter, en vain, d'émousser ce qui pourrait paraître essentiel dans les dernières victoires diplomatiques marocaines. Les agités du parti anti-Maroc ne cachent pas leur irritation chaque fois que le Maroc remporte une bataille diplomatique, ni leur déception devant la stabilité légendaire de ce pays et la solidité de ses institutions qui résistent aux coups bas venant de l'Hexagone et d'ailleurs. «Joe Biden pourrait annuler la décision du président américain Trump de reconnaître la souveraineté américaine sur le Sahara». Que les Algériens, les séparatistes et autres promoteurs de conflits battent la campagne en faveur de l'idée de ce «rétropédalage» très improbable, est compréhensible. Ils ont le droit de rêver comme ils le souhaitent, d'autant qu'ils n'ont que les mensonges pour absorber l'effervescence de la rue algérienne et la colère des séquestrés des camps de Tindouf. Toutefois, il est surprenant que des personnalités marocaines soient des auxiliaires tout trouvés pour cette coterie irraisonnable, et il est certainement piquant de voir M. Aboubakr Jamaï, le professeur des relations internationales dans une université française, faire sienne cette idée saugrenue. De deux choses l'une : soit M. Jamaï est un professeur qui ne maîtrise pas la matière qu'il enseigne, ce qui doit se répercuter négativement sur ses étudiants. Soit il n'a fait qu'ânonner sur les ondes de Radio France Internationale ce qu'on lui a dicté. Il est vraisemblable que la deuxième option soit malheureusement la vraie. En effet, Jamaï n'ignore guère les méandres de la vie politique américaine pour avoir séjourné aux États-Unis et côtoyé leur microcosme médiatico-politique. Il est bien conscient que la décision de Trump est une décision souveraine et stratégique qui sert les intérêts des États-Unis, pas ceux de Donald Trump, et ne lèse nullement le président élu Joe Biden ni le Parti démocrate. Le lobby juif en Amérique a toujours été le maître-orchestre des grandes tendances de la politique américaine, quelle que soit la couleur politique de l'occupant de la Maison-Blanche. La décision de la reconnaissance par l'administration américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara et le rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël ouvrent la voie au président élu Joe Biden et lui donnent une base solide sur laquelle fonder ses futures négociations sur le conflit israélo-arabe, lui qui ne cache pas son amitié et son affection pour l'État d'Israël. Alors, pourquoi cette agitation? L'Espagne a exprimé ouvertement et officiellement sa préoccupation parce qu'elle voit en la décision américaine de reconnaître la marocanité du Sahara et d'ouvrir un consulat à Dakhla, le début du compte à rebours pour la solution définitive de la question du Sahara. Elle craint que, débarrassé de l'épine du Sahara, le Maroc va se concentrer sur la revendication de Sebta et Melilla. La France ne semble pas non plus voir d'un bon œil la décision de Trump, car les nouvelles alliances du Maroc le consolident et l'affranchissent quelque peu de l'Hexagone. Mais Paris, hypocrite dans ses relations avec Rabat, ne l'a pas exprimé ouvertement. La France, comme à son habitude, a chargé de la besogne ses médias et ses marionnettes marocaines auxquelles elle a recours quand il s'agit de faire chanter le Maroc. Les Marocains et l'État marocain ne sont pas dupes. Ils savent que certains de leurs compatriotes sont utilisés par les services de renseignement français contre le Maroc. Et quand ils sont usés, la France coupe la manne et les abandonne sans état d'âme. Le soldat Mustapha Adib a été contraint d'émigrer en Amérique après de loyaux services rendus à la France. Pour subsister, il s'est jeté dans les bras du voisin algérien. Abandonné par ses soutiens français après avoir été longtemps la star des médias parisiens, Zakaria Moumni a fui vers le Canada. D'autres ont fondu dans la masse en se contentant de petits boulots pour survivre. Nous souhaitons que Jamaï, descendant d'une famille connue pour son patriotisme, ne connaisse pas le même sort et choisisse la voie de la raison et de la sagesse. Il gagnera à redécouvrir l'évolution et les réalités de son pays dont il s'est volontairement coupé.