Le président américain, Donald Trump, a annoncé, le 10 décembre dernier, la reconnaissance des États-Unis de la souveraineté du Royaume sur son Sahara, l'ouverture imminente d'un consulat américain à Dakhla, ainsi que la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et l'Etat d'Israel. Dans un éditorial signé par Eugene Kontorovich, professeur américain de droit, et publié sur Newsweek, le spécialiste du Moyen-Orient a souligné qu'avec la reprise des relations maroco-israéliennes, « l'administration de Trump a obtenu un nouveau succès dans le processus de paix entre Israël et les pays musulmans », tout en notant que la décision de Trump de reconnaître la marocanité du Sahara a été critiquée par « les mêmes qui ont été à l'origine de politiques de résolution des conflits ratées ». Eugene Kontorovich revient ainsi sur les réactions de James Baker, ancien secrétaire d'Etat, et de John Bolton, ancien haut fonctionnaire de l'administration de Trump, qui ont affirmé que « la reconnaissance des Etats-Unis de la marocanité du Sahara s'est faite en dehors du cadre politique américain et des normes de droit international ». Dans son éditorial intitulé « Trump a eu raison de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara », l'expert des relations internationales indique que ces affirmations « n'ont aucun fondement ». Il a rappelé, dans ce cadre, la démission de James Baker de son poste d'envoyé personnel du SG des Nations unies pour le Sahara, « après n'avoir obtenu aucune avancée diplomatique ». « Et pourtant, il refuse de voir qu'un pas en avant a été fait. Comme beaucoup d'autres diplomates, il est bloqué dans le paradigme des accords d'Oslo. Un référendum était déjà inutile à l'époque, et il l'est encore plus aujourd'hui. Son objection principale est que cette décision ignore et ne respecte pas les règles et principes du droit international et diplomatique, sans pour autant apporter d'arguments véritablement juridiques », a-t-il défendu. « Il n'y a pas de contradiction ou de revirement dans la politique internationale américaine sur cette affaire : les US n'ont jamais rejeté les revendications territoriales marocaines, et ont accueilli favorablement le plan marocain visant à conserver une souveraineté sur la région, tout en accordant une autonomie aux populations », affirme Eugene Kontorovich. « Cette autonomie était déjà approuvée du temps de l'administration Bush, et de nouveau lors d'une déclaration commune entre le Roi et Obama en 2013. Bolton a admis que les 30 dernières années ont été un échec, et que les autres membres du Département d'Etat sont opposés à sa vision. Cela devrait a priori encourager Biden à ne pas revenir sur ces accords », a-t-il conclu. Pour rappel, le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, a annoncé ce jeudi sur Twitter le début du processus d'établissement d'un consulat au Sahara. « Heureux d'annoncer le début du processus d'établissement d'un consulat américain au Sahara ainsi que l'inauguration d'une présence virtuelle effective immédiatement ! Nous sommes impatients de promouvoir le développement économique et social et de faire participer les habitants de cette région », a-t-il écrit. Dans un communiqué, il a souligné que « cette présence virtuelle dépendra de l'ambassade des Etats-Unis à Rabat et donnera une attention particulière à la promotion du développement économique et social«, tout en affirmant que Washington entend « continuer à soutenir des négociations politiques pour résoudre les différends entre le Maroc et le polisario, dans le cadre du plan d'autonomie présenté par le Maroc ».