De nombreux observateurs estiment que les Juifs du Maroc peuvent jouer un rôle majeur dans l'établissement de la paix au Moyen-Orient. Le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita a simplement confirmé un fait historique lorsqu'il a déclaré au journal israélien Yediot Aharonot que le Maroc a une histoire importante avec la communauté juive, a indiqué l'écrivain tunisien Habib Lassoued. «Le roi Mohammed VI et les rois précédents, y compris le roi Hassan II, respectaient les Juifs du Maroc et les protégeaient, et les relations entre le Maroc et les Juifs étaient distinguées et ne peuvent être trouvées dans aucun autre pays arabe», rappelle la même source. Alors que le roi Mohammed VI a souligné que la position de son pays sur la question palestinienne est cohérente et n'a pas changé, soutanant une solution fondée sur deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, les observateurs estiment que les relations diplomatiques renouées entre le Maroc et Israël «pourrait ouvrir la voie à la paix en raison de l'importance symbolique de Rabat parmi les juifs israéliens d'origine marocaine et qui occupent des postes décisionnels importants dans l'échelle politique, sécuritaire et stratégique en Israël» affirme la même source. Racines historiques Jeudi 10 décembre, le roi Mohammed VI a annoncé dans un communiqué l'intention de son pays de faciliter les vols directs à destination et en provenance du Maroc pour les juifs d'origine marocaine et les touristes israéliens. Cette annonce intervient peu de temps après que les États-Unis ont annoncé qu'un accord avait été conclu entre Israël et le Maroc pour normaliser les relations, faisant du Maroc le quatrième pays arabe à rendre publique une telle décision. Cette étape était non seulement conforme à la stratégie des États-Unis pour résoudre le conflit israélo-palestinien, mais a donné une forte impulsion à Rabat pour souligner son rôle dans la réalisation de la coexistence pacifique entre musulmans et juifs dans le pays. Le patrimoine marocain de tolérance religieuse a été renforcé par un accord de partenariat conclu en novembre dernier entre le ministère marocain de l'Éducation, le Centre d'études et de recherche sur le droit hébreu et l'Association Essaouira-Mogador visant à promouvoir les valeurs de tolérance et de coexistence dans les écoles marocaines et les universités. De nombreux observateurs estiment que les juifs marocains peuvent jouer un rôle majeur dans l'établissement de la paix au Moyen-Orient, surtout s'ils sont persuadés de ce rôle, comme les juifs d'autres pays arabes qui sont devenus une composante importante en Israël, et se réunissent avec les cultures de leur pays d'origine. Bien qu'il n'y ait encore qu'environ 4 000 Juifs vivant encore au Maroc, dont 3 000 à Casablanca seulement, les Juifs d'origine marocaine qui ont immigré dans d'autres pays tels que la France, le Canada, les États-Unis et l'Espagne sont toujours culturellement, spirituellement et socialement proches du Maroc. Il y a actuellement environ 1 million de Juifs d'origine marocaine en Israël – un Israélien sur neuf, selon certaines statistiques – et ils sont parmi les plus actifs sur la scène politique israélienne. Un tiers des membres du gouvernement israélien sont d'origine marocaine. Parmi eux se trouve le ministre de l'Intérieur Aryeh Makhlouf Deri, qui dirige le parti Shas. Il est né dans la ville marocaine de Meknès. «Nous, qui sommes nés au Maroc, nous et le peuple marocain du monde entier, attendons ce jour», a-t-il commenté après l'annonce de l'accord. Meirav Cohen, membre de la Knesset pour le parti Kakhol lavan, est né à Jérusalem de parents marocains. Elle est ministre de l'égalité sociale dans le gouvernement de Netanyahu. Le père de l'actuel Ministre des transports et de la sécurité routière Miri Regev était un immigrant marocain. Elle a écrit sur Twitter: «Des générations de juifs marocains ont rêvé de paix avec le pays où ils sont nés et où nos racines culturelles sont implantées.»